Ma vie, ma ville
J’aime ma ville. Je suis brestois. Brest est la ville où je suis né.
Je vis ma vie dans un quartier où je m’y plais. J’ai un balcon pour regarder un coin de mer ou les voitures sur le parking.
Je vis ma vie paisiblement. Je prends le bus devant chez moi. Je suis heureux et j’ai un chat qui va avoir bientôt huit ans.
Je vis ma vie dans une ville où les travaux peuvent déranger les habitants, les conducteurs de véhicules tels les voitures.
Je vis ma vie au gré du vent et de la pluie et du tonnerre. Je vois passer quelques goélands et quelquefois des étourneaux.
Je vis ma vie dans cette ville, dans cet appart bien agencé. J’aime ma ville, j’aime ma vie. J’aime mon chat et mes amis.
En résumé, on est bien dans cette ville avec un appart, un balcon, un chat, des oiseaux, le bus et un parking. Mais moins bien dans cette ville avec la pluie et les travaux.
Ma vie, ma ville. Ma vie, ma ville. Ma vie, ma ville.
Cela sonne comme un battement, comme un roulement, comme un cœur qui cogne...
C’est le tram d’aujourd’hui qui descend la rue de Siam pour aller à la Pam...
C’est le bus de mon adolescence qui me prend boulevard Gambetta pour rejoindre le lycée...
C’est le trolley qui surgit de mon enfance et monte la rue Jean-Jau pour aller chez Touz...
Ville de naissance, plusieurs fois quittée, toujours retrouvée, elle protège la mémoire, abrite les souvenirs, veille sur les fantômes...
Et tonnerre de Brest, pourvu que jamais la pluie n’y cesse...
La ville où j’habite actuellement n’est pas celle où j’ai grandi. J’habite à Brest pour le côté pratique tout est à proximité, commerces, travail, école, activité ... C’est plus simple pour gérer le quotidien et pour que mon enfant puisse faire des études sans devoir faire de longs trajets.
Mais ce n’est pas une ville que je trouve jolie. J’y ai fait des rencontres, la vie n’est pas désagréable... mais j’ai toujours du mal à me repérer et ce n’est pas la ville où j’ai mes souvenirs. J’ai beaucoup plus de souvenirs en dehors.
Plus tard j’espère pouvoir acheter une maison en campagne.
Brest même je t’aime. J’emprunte à Maxime Piolot, la formule, pour parler de ma ville. Dire que je l’ai aimée tout de suite, je ne peux pas dire. C’est Paris, ma ville natale, qui au début avait la priorité et qui reste chère à mon cœur.
Mais je suis arrivée à Brest à quelques mois donc j’ai eu le temps depuis de l’apprécier et de la chérir.
Elle m’a offert une famille : famille d’adoption, une école : le lycée de l’Harteloire où j’ai fait toute ma scolarité.
Brest, ce sont ses rues, son port, son océan, son château et tous mes souvenirs qui s’y rattachent. Ce sont aussi ses mouettes parfois trop familières lorsqu’elles piquent nos sacs poubelles, mais leurs cris qui nous accompagnent par gros temps ou beau temps.
Brest c’est mon cocon, mon nid.
J’habite dans une commune limitrophe de Brest.
C’est un petit coin de paradis avec ses petites grèves qui l’entourent.
J’aime ma ville car elle n’est pas trop grande ni trop petite, elle a une taille idéale pour moi, elle a tout ce qu’il te faut : des grandes surfaces à cinq minutes de chez soi, une grande église au centre du bourg.
Juste un petit défaut c’est les déplacements en dehors de ma ville qui sont très compliqués.
Ma ville est aussi connue pour un petit fruit rouge, qui a même son Musée au cœur de la ville et une fête qui lui est dédiée chaque année.
La ville que je vous ai décrite s’appelle Plougastel-Daoulas.
De ma petite ville de naissance, je suis venue travailler dans la grande ville, à l’âge de 22 ans, ville que j’avais choisie lors d’une inscription à un concours. J’ai quitté ma mère et mes premières racines.
Ma vie a alors changé. Autant j’étais seule auparavant, mes amies ayant quitté la région, autant, en déménageant de ma 1ère petite chambre sous les toits, et en m’installant dans un foyer de jeunes travailleuses, j’ai découvert l’amitié, le partage, les activités communes.
Des années plus tard, j’ai déraciné ma mère qui est venue vivre dans ce foyer transformé en logement pour personnes âgées. Je n’en reviens toujours pas de ce passage de témoin inversé.
J’ai retrouvé depuis peu des amies du foyer lors de retrouvailles annuelles autour d’un bon repas. Elles n’ont pas changé, et maintenant je vois toujours l’une d’entre elles.
Mais cette grande ville est devenue, aussi, une source de chagrin qui heureusement s’est estompé petit à petit. D’autres amies, d’autres activités passionnantes successives, mes engagements, m’ont aidée à surmonter tout cela.
Le rêve de mes 22 ans, même ébréché, revient parfois. Mais aujourd’hui, je veux l’oublier et je choisis de vivre dans la Réalité et l’amitié.
Je ne regrette rien de ma vie passée. Cette vie et la ville que j’avais choisie dans ma jeunesse sont bien devenues, ensemble, "ma vie et ma ville" d’aujourd’hui.
Habiter quelque part permet de faire des projets, de se créer un réseau d’ami.es, de collègues, de faire des choix pour sa vie.
Certains personnes préfèrent bouger, changer de ville, de pays. D’autres, au contraire, s’installent dans un endroit et y restent. Et d’autres encore sont obligées ou se sentent obligées de ne pas rester là où elles sont pour des questions de sécurité, ou de pouvoir de vivre et trouvent ou pas un endroit pour se poser, s’installer.
Mais toute personne pour s’épanouir a besoin d’un lieu, d’un endroit où elle se sent bien. Aujourd’hui on constate que dans notre monde beaucoup de personnes sont en errance non choisie.
Quimper, ma ville d’aujourd’hui, n’est pas celle de mon passé. Dans mon enfance, et jusqu’à mes 20 ans, j’habitais, non pas une ville, mais une petite commune du Nord-Finistère, près de Brest, où pratiquement tout le monde se connaissait ! C’est là que j’ai vécu la rude époque de la 2ème guerre mondiale et de l’occupation allemande, qui a marqué toute mon adolescence.
Depuis, bien du temps s’est écoulé ! J’ai vécu surtout à Brest. Déménager pour Quimper il y a trois ans n’a peut-être pas été très facile, mais je me défends de faire des comparaisons. Brest et Quimper sont deux villes qui ne se comparent pas. Elles sont différentes, c’est tout. « Ma vie, Ma ville » aujourd’hui, c’est Quimper. Je peux y découvrir d’autres paysages, d’autres lieux très beaux et intéressants à visiter, et surtout d’autres personnes à rencontrer et à connaître. Dans l’immeuble où j’ai la chance de vivre, je trouve beaucoup d’entraide et d’amitié. Que demander de mieux ?
Messages
2 février, 11:46, par Patrick
Plaisir de vous lire sur le thème qui fut celui de « L’écrit des sans voix » à Brest il y a près de 15 ans…
Il faut deux ailes (L) pour passer de la VIE à la VILLE et vos plumes nous offrent ce beau voyage. Merci et bravo !