Voyage dans un tableau
Tard dans la nuit, dans une galerie marchande, un bar reste ouvert. C’est le désert autour de ces quatre personnages.
C’est un endroit où ils ont l’habitude de se retrouver après une nuit de travail. Ils se détendent en buvant un verre.
Que font-ils ? Que disent-ils ? Peut-être des banalités ? refont-ils le monde ? ou commentent-ils les actualités ?
Seul le barman s’active, il travaille encore.
Je rencontre un homme qui en marchant vient vers moi, très sympathique qui m’invite à boire un chocolat chaud.
Venez ? me dit-il. Il y a un bar du nom de PHILLIES dans le coin de la rue. Je vous trouve très charmante vous savez !
J’osais pas y aller car j’avais un peu peur. Alors je me suis dit c’est peut-être mon âme sœur. Il m’a aussi invitée à manger. Le PHILLIES faisait aussi Restaurant. Donc nous avons sympathisé. Le cuisinier était très accueillant et souriant. L’ endroit était très convivial.
Nous sommes restés très tard dans la nuit ; et nous nous sommes quittés pour un autre rendez-vous.
Il fait presque nuit, je suis fatigué, mon café est fini depuis longtemps. Je devrais me lever, je devrais rentrer, demain n’est plus très loin.
Pourtant, je sens que je vais rester encore un peu, pas vraiment pour les écouter, juste pour les regarder à l’autre bout du bar, parler et refaire le monde.
J’aime observer ces conversations qui n’ont l’air de rien, mais qui retiennent la nuit et le chagrin, qui retiennent le temps et la vie, et qui racontent que l’on peut être ensemble et partager.
Cette fois, il fait nuit, il est temps. Je vais me lever, je vais rentrer. Mais c’est étrange, je suis moins fatigué, comme si, alors que personne pourtant ne m’attend, j’étais moins seul désormais. Je m’approche, un peu, j’hésite encore, et alors que je vais franchir la porte, finalement je me retourne pour juste dire d’une voix haute, enfin apaisée et réconciliée avec le monde " Merci...".
Dans le tableau, il fait nuit, la rue est silencieuse, cela a un côté mystérieux. Il y a un bar où trois personnes sont accoudées.
Puis il y a le barman, je me demande ce qu’il ressent d’exercer un tel métier, entendre des bouts de conversations, des gens qui racontent leur vie, certains doivent se confier. Travailler quand les autres se reposent, est-ce ce qu’il a des habitués ? Est-ce qu’il connaît les personnes présentes, quel lien ont-ils ?
On peut imaginer que l’homme et la femme sont en couple et commencent une histoire d’amour ou alors que l’un des deux ou les deux sont mariés et c’est pour cela qu’ils se voient dans un bar. L’homme seul est peut être un détective qui enquête sur le couple ou autre chose, il y a peut être eu un meurtre... On peut tout imaginer mais des fois la réalité est tout autre. Finalement la scène se déroule peut être tôt le matin et les gens viennent boire un café avant d’aller au travail.
Qui ne s’est jamais demandé pourquoi telle personne est là, que fait elle ? Ce qui rend le tableau mystérieux c’est que cela se passe la nuit et qu’il y a peu de personnes, cela se passerait en pleine journée on ne les remarquerait pas. Tout cela montre que l’on peut s’imaginer plein de choses sur les gens, mais tant qu’on ne les connaît pas on ne peut pas juger.
Quand j’ai commencé à travailler ici, j’avais imaginé me retrouver dans un lieu animé, un endroit qui permettrait à des personnes très différentes de se croiser, de se rencontrer, de discuter, car dans la vie on ne rencontre souvent que des personnes qui nous ressemblent.
Donc j’étais très heureux de travailler dans un café, qui pour moi est un lieu social qui participe à la cohésion de la société. Et puis là, je me retrouve dans ce lieu bien triste avec un homme seul à un endroit du comptoir, et un couple un homme et une femme qui semblent ne pas se parler.
Quelle tristesse ! Je pense que je vais terminer ma période d’essai et chercher un "vrai" café, un café vivant par la diversité des personnes qui viennent, un endroit qui maintient le lien entre les gens ordinaires pour rêver à un autre monde et peut-être faire bouger la société.
Le tableau présenté aujourd’hui m’inspire au premier abord de la tristesse malgré toutes les nuances de bleu, turquoise et vert de la nuit, le bleu couleur que j’aime habituellement, surtout aussi quand c’est l’heure bleue du soir avant que la nuit ne tombe. Les personnages présents dans le bar inondé de la lumière d’un éclairage blanc, illuminant les rues et un magasin en face, m’évoquent un sentiment de solitude, cet homme seul vu de dos, le barman en veste blanche, même le couple disparate dont l’homme est en costume sombre mais bleuté avec au chapeau de couleur bleu-clair écoutant une réponse du serveur et surtout la femme si lumineuse avec sa petite robe rouge et les cheveux flamboyants, mais si pâle.
La femme, est-elle venue là une fois de plus à la nuit tombée ? C’est peut-être une rencontre d’un soir. Ils semblent pourtant si proches et à la fois si éloignés l’un de l’autre
Cette femme en rouge, au sourire désabusé, regardant sa main droite devant elle, à quoi
pense-t-elle ?
« Nos mains se touchent, c’est vrai. J’ai osé un premier contact qu’il n’a pas évité. Ou est-ce lui ? Mais après ? Va-t-il partir comme les autres ? Vais-je encore restée seule ? Je commençais pourtant à accepter cette solitude, pourtant si riche d’amitiés
Je ne comprends pas ce sentiment qui m’a toujours fait espérer qu’un jour, peut-être une vraie rencontre pourrait devenir stable. Vraiment je ne comprends pas cet espoir toujours trahi.
Les rues sont désertes, il est bien tard, heureusement que vous êtes là, monsieur le serveur, pour passer un moment de détente ! - Dommage qu’il n’y ait pas plus de monde répond le serveur de ce chic bar-restaurant. - Effectivement ! répond la dame habillée en rouge. Mais je pense tenir un bon client avec ce monsieur près de moi, songe-t-elle. Il est si bien habillé. Et il est si beau ! Quoique l’autre monsieur a le même uniforme ! - Pas trop dur les affaires ? répond le serveur à ces deux hommes endimanchés. - ça va ! répondent, en même temps, les deux hommes enchapeautés. - Mais l’homme, près de la belle dame, remarque que le jeune serveur a les yeux rivés sur sa conquête. L’homme au chapeau fait comprendre que la dame en rouge n’est pas pour ce serveur mais pour lui. Donc pas touche, même pas avec les yeux !
Sur le tableau on peut voir un homme qui est assis tout seul.
Il commande un verre au barman qui le lui sert. Le barman remarque que l’homme ne va pas bien, il commence à lui poser des questions.
L’homme se met à lui raconter sa journée.
Il dit au barman qu’il vient d’apprendre qu’il va perdre son travail. Il est très inquiet car il se demande comment il va faire pour payer ses factures à la fin du mois. Le barman essaie de lui remonter le moral, il lui répond qu’il faut aller de l’avant et qu’il ne faut pas déprimer car tout peut s’améliorer. Le barman lui dit qu’il y a quelques années, il était dans la même situation que lui, qu’il avait vécu dans sa voiture et que maintenant tout va bien, donc il faut toujours garder espoir !
Ces écrits ont été inspirés par le tableau d’Edward Hopper "Oiseaux de nuit".