Pointés du doigt
Ce qu’on m’a dit : "C’est toi qui ne veux pas trouver du travail". Alors qu’ils ne connaissent pas la situation, ils n’essaient pas de comprendre et ils jugent sans savoir.
Un autre exemple : une enseignante demande à un enfant "Que fait ta mère comme travail ?", elle lui répond "Elle nettoie des appartements" et l’enseignante lui répond : "Oui elle est femme de ménage quoi ! "avec un ton qui a choqué l’enfant.
Dernier exemple que j’entends souvent et qui me choque " Si la personne est dans la rue, elle l’a voulu."
Tous ces exemples montrent qu’il est dangereux de juger sans savoir et sans chercher à comprendre la personne.
Les apparences sont souvent trompeuses, on ne devrait pas juger sans savoir.
Ne pas juger trop vite.
La parole peut blesser si on ne prend pas garde.
On risque de pointer du doigt sur des préjugés.
Pour exemple, une personne ayant une couleur de peau foncée et des cheveux frisés se faisait trop souvent contrôler par les forces de l’ordre et elle se sentait déjà jugée et que leur opinion était déjà faîte. C’est un délit de faciès
Ne pas juger sur une couleur de peau, ou le lieu où l’on habite, sur l’apparence vestimentaire.
Ne pas tirer de conclusion hâtives.
Ne pas répéter systématiquement des idées toutes faites !
Un exemple qui montre l’importance donnée à l’apparence. Je marchais sur la place, bien maquillée, habillée d’un manteau de couleurs lorsque une jeune femme s’est levée de son banc pour venir ouvrir mon manteau, s’imposer en me caressant la joue et m’a demandé de l’argent, alors que j’en ai pas. J’ai été surprise, et me suis sentie agressée.
Parfois j’aimerais être aveugle pour ne pas me fier aux apparences, à la façon de s’habiller, de ranger son logement...
Parfois j’aimerais être sourd pour ne pas m’attacher à une façon de parler, à un accent, à un vocabulaire. Pour aller vers l’être sans s’arrêter au paraître, c’est le cœur qu’il faut changer.
Je souffre quand on se scandalise de la fraude sociale et qu’on ne dit rien de la fraude fiscale des plus riches ou des entreprises, alors qu’elle est de 10 à 100 fois plus forte.
Il y a quelque années, je me suis sentie stigmatisée quand pour la première fois, j’ai cherché un travail. Lors d’un entretien la seule chose qu ’on m’a demandé c’est dans quel quartier de Brest j’habitais. J’ai répondu "à Pontanezen".
Quelques jours plupart la personne qui avait fait l’entretien m’a appelée pour me dire que je n’avais pas le poste. Je me suis sentie humiliée. Tout ça parce que j’habitais dans un quartier populaire.
Croiser une voisine près de chez soi, le visage fermé, et voir son regard vous détailler jusqu’aux pieds d’une façon dédaigneuse est assez stigmatisant.
Cela provoque une impression très désagréable et dévalorisante.
Je venais de m’installer, à Brest, dans un petit appartement d’un quartier HLM. Comme je connaissais mal les lieux, j’ai eu peur, la première fois que j’ai pris le bus, de me tromper et de ne pas descendre au bon endroit. Aussi, en cours de trajet, je demande à mon voisin : "Pardon Monsieur, pour aller dans telle rue, c’est bien à la prochaine station que je dois descendre ? " J’entends encore sa réaction : "OH ! Vous n’habitez quand même pas là ! "Stupéfaite, je crois que j’ai essayé d’avoir l’air de prendre la chose légèrement, et j’ai dû répondre quelque chose comme ceci : "Mais si, Monsieur, j’habite là et j’y suis très bien ! "
C’est vrai que j’étais bien ! Mais cette remarque m’a beaucoup fait réfléchir. Habiter tel quartier, c’est donc déjà porter une image négative de soi, de sa famille, une image de pauvreté, peut-être de manque d’hygiène, de vie triste et sans loisirs, sans plaisirs, sans culture . . . Et les enfants, comment vivent-ils ces images préfabriquées que l’on a d’eux, ces sélections entre ceux qui ont une famille aisée et qui vivent dans de beaux quartiers, et ceux dont les familles ne peuvent payer que des HLM mal situés ? J’ai essayé alors d’être plus attentive aux plus jeunes et de m’associer à des personnes du quartier qui proposaient à tous les enfants sans distinction des activités gratuites où ils pouvaient développer leurs talents, être fiers de ce qu’ils faisaient et montrer à tous que, même si l’on habite un quartier HLM, on n’est pas moins capables que d’autres de progresser et de réaliser de belles choses.
Quand on n’est pas forcément dans les "standards", on est montré du doigt car la différence peut faire peur.
C’est parfois plus facile de mettre les personnes dans des "cases" plutôt que de chercher à comprendre.