La retraite et moi ...
C’est pour moi quelque chose à laquelle je n’y pensais pas.
Je ne pense pas y avoir droit un jour, en tous cas pas à taux plein, j’ai toujours eu des emplois précaires et jamais de 35H.
Donc pour moi la retraite, c’est quelque chose de trop lointain.
Mais je comprends que ce qui approche de la retraite, on leur dit vous ferez 2 ans de plus, alors qu’ils sont déjà cassés par leur travail, c’est dur.
Je me dis que mon père a eu la chance de pouvoir partir avant les réformes de retraite à 58 ans, car après 40 années dans un travail physique, je trouve normal qu’il ait le droit de se reposer et d’avoir une retraite qui lui permette de vivre dignement.
Nous les jeunes en tous cas ceux qui vivent dans des emplois précaires, on ne pense pas à la retraite, car on a déjà du mal à trouver un travail digne et que de plus on puisse garder, on est préoccupé à trouver de quoi vivre à l’instant présent on ne se projette pas.
Donc entendre dans les médias des histoires de réforme de retraite ça nous parait décalé de notre vie.
Mais après réflexion je me dis que pour ceux qui ont du mal à trouver un travail comme moi ils n’auront jamais une vraie retraite, on n’aura pas le droit au repos et on devra toujours chercher des astuces pour pouvoir vivre ou on dépendra de nos enfants.
Il y a quand même là dedans une injustice, si tu as eu la chance de faire les études, le travail que tu voulais et de trouver un emploi que tu puisses garder toute ta carrière et dans de bonnes conditions, tu pourras avoir une retraite.
Si tu as du mal à trouver un travail et que tu galères, ou que tu fais un travail dur physiquement ou que tu as un handicap, tu n’en auras pas ou peu.
Tout le monde devrait y en avoir droit, qu’en pensez vous ?
La retraite pour moi c’est le reflet de notre société injuste : tu as galéré financièrement dans ta vie, tu continues à galérer quand la retraite arrive.
Tu n’as pas pu vivre dignement sauf en déployant énergie, imagination pour faire avec quasiment rien, à la retraite ce sera pareil … tu recevras un minimum d’allocations (ASPA) qui te permettra de survivre.
C’est ce qui est arrivé à mes parents et notamment à ma mère. Toute sa vie elle a fait en sorte que nous ses enfants on ne se rende pas compte qu’on vivait avec quasiment rien dans un logement insalubre. Et quand elle s’est retrouvée seule au décès de mon père elle a terminé sa vie avec 780 euros par mois, et là c’était nous les enfants qui avons fait en sorte qu’elle ne rende pas compte qu’on complétait ses revenus pour qu’elle puisse vivre et non à peine survivre.
A quand une société solidaire où toute personne pourrait vivre dignement, juste dignement !
Des grands patrons gagnent 79 milliards (exemple LVMH) ou des joueurs de foot eux gagnent 3 millions et plus. Il faut que l’État prennent sur leurs salaires pour payer des retraites pour tout le monde.
La retraite pour moi, c’est l’âge qui avance, c’est la roue qui tourne, c’est une étape importante de la vie. C’est aussi l’heure du bilan, un regard sur les choses accomplies ou pas, sur ce qu’on aurait dû faire et que l’on n’a pas fait.
L’actualité nous rappelle et nous fait réfléchir sur ce que cela implique pour chacun d’entre nous.
En ce moment le débat sur l’âge du départ à la retraite quelquefois oppose les générations et on nous fait porter les responsabilités. Je pense que le débat n’est pas là.
La valeur du travail dépend de ton salaire, pour moi c’est une injustice.
Moi je dois attendre 65 ans avant de toucher ma retraite, j’ai reçu un papier mais je ne le comprends pas bien ...
Combien d’argent je toucherai ? cela me trotte dans la tête.
Quand j’entends parler de la retraite, ça me fait très très peur vu ma situation. Pas beaucoup de points de retraite, car je n’ai pas beaucoup travaillé, et je suis en situation de handicap depuis 7 ans.
Je me pose aussi la question pour les jeunes qui sont derrière nous, ils auront quoi ? vu que déjà pour trouver un apprentissage c’est compliqué ! Donc s’ils commencent tard à travailler ils seront obligés de travailler en étant très âgés et pour les métiers difficiles ce sera vraiment très rude.
De la génération du baby-boom, j’ai eu la chance de pouvoir travailler en continu (en dehors de congés de longue maladie) jusqu’à l’âge de la retraite même si la maladie m’a rattrapée quelques mois avant de partir en « grandes vacances ». J’ai particulièrement apprécié mon cadeau de départ : un séjour de 3 jours en thalassothérapie.
Depuis 15 ans j’étais bien occupée avec un engagement presque en continu à ATD Quart-Monde et des activités de détente, comme la danse traditionnelle et la poterie, que j’ai abandonnées petit à petit.
Aujourd’hui la retraite est à un tournant, d’abord pour les travailleurs qui se battent pour un départ en retraite décent, mais aussi de façon personnelle.
Toujours des occupations : la chorale, deux matinées à la permanence PAPI et à l’atelier « lirecrire » d’ATD et aussi un atelier mensuel d’Arts Plastiques avec ATD, des réunions mensuelles avec l’Action Catholique Ouvrière, la lecture, et toujours les relations amicales.
Et pourtant, un nouveau sentiment de solitude est apparu avec les années qui s’accumulent et qui me font lire des livres de Marie de Hennezel sur l’art du bien vieillir. C’est même étonnant comme les journaux mais surtout les revues mettent ce thème à l’honneur ces temps-ci,
Donc voilà, beaucoup de réflexion sur cette nouvelle étape de la vie, mais toujours la volonté de n’oublier personne sur le chemin.
Après 40 ans de cotisation, avec une carrière hachée. je ne sais pas combien de retraite j’aurai.
Je ne sais pas si j’aurai une retraite ou que le minimum vieillesse.
Soit je ne partirai pas en retraite car je serai déjà partie au cimetière, ou je ne profiterai pas non plus car je serai trop handicapée, mon corps est déjà abîmée par le travail que j’ai fait.
Ce qui me fait peur aussi c’est pour nos enfants, quel avenir pour leur retraite, mes enfants cotisent depuis l’âge de 16 ans, moi je n’aurai presque rien mais eux ?
Moi, j’ai une bonne retraite depuis plus de 10 ans, ma femme n’a presque pas de retraite parce qu’elle a eu peu de trimestres reconnus. Mais je ne serai pas affecté par le projet de réforme. Mais je m’y oppose car comme citoyen je ne voudrais pas que des personnes (notamment) les femmes ayant eu des « carrières » hachées et sous payées soient pénalisées.
Et je suggère de jouer sur le niveau des décotes pour établir de la justice : on laisse la retraite à 62 ans et avec des décotes (départ avant) moins fortes (voire nulles) pour les plus petites retraites et plus fortes pour les « grosses » ( 4x smic). Et on pourrait imposer davantage les plus riches ! On devrait aussi faire que tous fassent un bilan médico-social global vers 58 ans pour examiner les dernières années de travail ( temps partiel, reconversion ?…).