La photo et nous

Quand je regarde les photos prises il y a des années je vois que le temps passe très vite. Ce sont des bons souvenirs.
J’aime comparer le passé et le présent. Un jour je me suis surprise à regarder des photos de ma fille quand elle était petite et de ma petite fille au même âge, j’ai réalisé à quel point elles se ressemblent.
J’aime aussi regarder des photos et imaginer des histoires.
Personnellement je n’aime pas être sur les photos, car je n’aime pas mon image.

Je viens de regarder, à la télé « D Day, 100 jours de liberté ». Des centaines de photos ont défilé sous mes yeux : toutes montraient des bateaux remplis d’hommes vivant des moments de courage, de lutte contre les éléments, de réussites et d’échecs, toutes mettaient sous mes yeux ce qui s’est vécu il y a quatre-vingts ans pour que la paix revienne . . . Oui, c’est là un des beaux rôles des photos : faire connaître ou rappeler avec vérité un passé qu’il ne faut pas oublier, permettre de partager un peu ce qui a marqué tant de vies . . .
Les photos ont, dans notre quotidien, beaucoup de rôles différents.
Il y a les photos « utilitaires » : photos d’identité, du permis de conduire, qui prouvent que « oui, c’est bien moi, impossible de tricher ! »
Il y a les photos de famille : photos d’enfance : « Dis, maman comment j’étais quand j’étais petite ? ». . . photos d’anniversaires, photos d’évènements familiaux dont on veut garder une trace, et que l’on regardera peut-être avec tant d’émotion des années après . . .
Il y a aussi les photos que l’on prend pour pouvoir contempler la beauté d’un paysage, d’un coucher de soleil, d’une fleur, d’un visage d’enfant, en décorer sa chambre. . .
Et il y a les photos qui « disent le non-dit » . . . Pendant un temps, j’ai collectionné des photos de regards, qui souvent sont de si belles façons d’exprimer joie, douleur, respect, émerveillement . . .
Et enfin, il y a toutes les photos . . . qu’on regrette de ne pas avoir prises !

J’aime prendre des photos car je trouve cela amusant et j’ai du plaisir à le faire. J’aime les regarder plus tard ça me rappelle de bons souvenirs. Ce qui est important pour moi c’est de m’amuser et donc les photos drôles.

Depuis longtemps maintenant, en fait depuis que je suis devenue la "photographe maison", j’ai accumulé de nombreuses photographies chez moi, j’en ai donné beaucoup aussi, car je les fais développer toutes, la famille, les amies, les fleurs, les paysages, les chats qui se sont succédés chez moi jusqu’à peu, tous ces lieux où nous sommes rassemblé.es pour différentes activités ...
Les photos que je préfère ce sont les photos de ma mère quand elle était en Ehpad, la plupart sont encadrées et exposées sur mes étagères de livres ou mon petit secrétaire reçu en cadeau par mon père quand j’ai réussi un examen autrefois. Quand je regarde ces photos, elles me donnent du courage. Nous sommes côte à côte sur quelques-unes, la dernière c’était quelque temps avant sa mort. J’en ai très peu de mon père décédé alors que je ne prenais pas encore de photos comme aujourd’hui. Mais j’en ai une précieuse très ancienne de mes parents ensemble devant la porte de la véranda de la maison d’autrefois que nous avons très longtemps appelée "la maison neuve".
J’aime beaucoup la photo de mariage de mes parents, si mignons ; il paraît que mon père n’a pas souri de toute la journée et pourtant j’ai su qu’il attendait vraiment cette journée, et la photo de ma mère si souriante et jolie.
Par ailleurs, je regarde peu la plupart de toutes les photos pourtant classées dans des pochettes par catégorie, sauf peut-être toutes les fleurs parmi lesquelles je choisis l’une ou l’autre que j’adresse à mes amies pour leur faire comprendre que malgré mes silences, je pense à elles.
C’est vrai, j’aime photographier la beauté de la nature, les moments de retrouvailles (rares) de la famille ou des amies.
J’aurais beaucoup aimé avoir des photos de jeunesse de mes parents et de mes grands-parents, mais d’autres les ont sans doute... C’est pour cela peut-être que, aujourd’hui, je prends tant de photos...

Mon téléphone contient près de 8000 photos. Je sais que c’est beaucoup trop, qu’il faudrait faire un tri et en éliminer. Mais je me rends compte que c’est quasiment impossible pour moi d’y arriver. Je commence, j’en mets trois, les bons jours quatre, à la corbeille, en une demi-heure, après de longs débats intérieurs et je m’arrête.
C’est très étrange, mais j’ai à chaque fois l’impression que je suis en train de rejeter et d’effacer réellement quelqu’un. C’est d’autant plus irrationnel que les 8000 photos représentent à peu près toujours, du moins dans leur grande majorité, les mêmes personnes. Donc en effacer quelques centaines n’aurait rien de dramatique, je ne m’en rendrai même pas compte. Mais voilà, il y a toujours un détail, une expression du visage, le souvenir d’un moment qui rend chaque photo unique.
J’ai vécu la même expérience lorsque nous avons trié des photos conservées dans des boîtes, des tiroirs, des cahiers çà et là dans la maison familiale. Bien souvent ces visages en noir et blanc ne nous disaient rien. Famille ? Ami.es ? Amours ? Souvenirs heureux ? Souvenirs malheureux ? Mais le doute sur les raisons pour lesquelles elles avaient été conservées les rendaient mystérieuses et précieuses.
Alors, on a tout gardé. Même celles qui mesuraient trois centimètres sur trois centimètres où l’on voit une silhouette, un visage inconnu.es. Elles sont là, en sursis. Elles prolongent la vie de celles et ceux qui sont parti.es....

Lorsque je regarde les photos de mon mariage je pleure, mes filles ont cassé mon couple. Aujourd’hui j’ai encore du chagrin, c’est la vérité, je regrette ce passé où nous nous aimions, il était militaire, il était gentil avec moi et les enfants. La jalousie de mes filles a tout cassé. Depuis 14 ans, je suis seule et je n’arrive pas à rencontrer l’âme sœur. Je suis dans la solitude au niveau affectif et ça fait très mal, je regrette.

Les photographies sont importantes pour moi, car elles permettent de se rappeler certains moments ou certaines personnes. Cela permet de revivre de se remémorer le moment où la photo a été prise.
J’aime prendre des photos cela fige un souvenir un endroit qui nous a plu. Donc pour moi ce sont les photos qui évoquent un souvenir qui sont importantes.

J’aime prendre des photos, saisir des instants de vie, surprendre des attitudes de personnes que je connais ou pas. J’aime prendre mon temps pour choisir un "bon" cadrage qui mette en valeur le visage l’attitude d’une personne, la lumière l’originalité d’un paysage ou d’un détail de paysage.
Les photos déclenchent un ressenti une émotion, elles laissent à celle ou celui qui les regarde la possibilité d’imaginer de retrouver dans sa mémoire de découvrir un peu plus que cet instant.
Maintenant je prends les photos avec mon téléphone.
L’arrivée du numérique a complètement révolutionné la manière de prendre des photos de les partager, de les conserver.
Aujourd’hui les appareils photos sont présents sur quasiment tous les téléphones, faire des photos est devenu accessible à toutes et tous. Avant le numérique faire des photos avait un coût, il fallait avoir un appareil photo, acheter des pellicules puis les faire développer et tirer sur papier.
Les photos sont des traces, des traces qui témoignent de la vie, des vies.

La photographie, une invention récente datant du début du XIXème siècle. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité on pouvait capturer le réel. Cela fait donc seulement 3 ou 4 générations que nous avons des photos.
Depuis la photographie n’a pas cessé de progresser.
C’est un témoin de vie, le souvenir d’un monde disparu, d’une émotion.
Les photos familiales témoignent de moments passés en famille, de lieux, du temps qui passe.
Dans ma famille, on sortait assez régulièrement les albums de photos. On riait, on se souvenait de tel ou tel événement.
Puis au décès de mon père, j’ai hérité de ses souvenirs d’enfance, tous ces visages, je les connais, on les a souvent regardés et commentés ensemble. Je ne me rappelle plus de leur appartenance à la famille. De qui est qui ? C’est frustrant ! Je me dis que j’aurais dû noter leur nom au dos des photographies. Il me reste plusieurs photos de famille, sans nom, perdu dans notre mémoire.
Aujourd’hui, la photographie a beaucoup changé, au temps du numérique, c’est plus facile. On continue à photographier ce qui nous fait plaisir, à photographier nos proches, mais on ne les développe plus.
Les photos restent dans notre téléphone portable. Celles-là aussi resteront peut-être sans nom, oubliées de tous.
Mais la facilité du système nuit au stockage.
Le numérique, quelle durée dans le temps ?

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.