Nos étonnants voyages
Voyager pour moi c’est se laisser surprendre, flâner, s’évader du quotidien, rompre avec la routine. Ne pas rester isolé. De mes voyages j’ai souvent retenu une rencontre, un paysage, mais aussi une odeur, une sensation de bien être.
Un voyage qui a retenu mon attention est plutôt un déménagement avec mes parents, j’avais cinq ans, je me souviens d’un gros camion où on avait entassé toutes nos affaires, c’était pour moi un voyage vers l’inconnu, un voyage plein de promesses. Nous avons pris le train et voyagé de nuit. Au petit matin, nous sommes arrivés à Toulon, le camion était déjà arrivé à notre nouvelle adresse. Depuis, j’ai beaucoup voyagé, fait de nouvelles rencontres, mais le souvenir de cet événement reste gravé dans ma mémoire.
Je me souviens de ce premier voyage que j’ai fait à l’île de la Réunion, une Île d’une beauté extraordinaire. La beauté de la nature et ces marchés de fruits et légumes m’ont surpris. La découverte de cette île me remplissait de joie. L’ odeur des épices m’ envahissait. Les musiques de cette Île me remplissaient de joie. Cette nature florale et parfumée me donnait envie de danser. Je retournerai un jour.
Le passé est réconfortant, le présent dépend de nous. C’est à nous de faire des choix. On est responsable de nos actes. On doit agir. On est dans le mouvement. On crée notre légende. On a nos peurs. La peur de mal faire. Le passé est immuable. Il est fixé. Il ne peut plus changer. Le passé est notre histoire. On se dit parfois que c’était mieux avant. Parce que c’est notre vécu. On a pu voir de belles choses et on voudrait revivre ces belles choses, ces bons moments. Notre tête est une machine à remonter le temps. Je me souviens de mon voyage en Grèce en 1987, en juillet. C’était la canicule. C’était la première fois que je me baignais dans une eau à 29°C. J’entrais très facilement dans l’eau. A mon retour, j’étais très bronzé. Il faisait 45°C à l’ombre. Ce voyage pour moi, a été une expérience hors du commun. Je ne vais pas revivre cela, mais je peux y penser parfois. C’est un exemple parmi d’autres. Je réalise que la vie est bien trop courte pour vivre dans le passé. C’est pourquoi, c’est le présent qu’il faut affronter dans la vie quotidienne car le présent doit être jouissif, plein de vie. C’est l’équilibre. C’est être en vie. C’est le monde actuel, même s’il peut parfois être effrayant, inconfortable. Mais il faut se dire qu’à chaque effort, on est récompensé. On avance, et il faut toujours avancer et non reculer. Il faut se faire confiance. Ne pas avoir peur de prendre des risques. C’est ça avancer. Alors avançons ! Je vais déménager. Je suis dans les cartons. J’ai un nouvel appart. Je change de lieu. Une nouvelle vie m’attend. C’est mon présent. C’est un déplacement. Un petit voyage. Je dis au revoir au quartier de Saint-Pierre. Et je dis bonjour à mon nouveau quartier que je vais découvrir. C’est un tout petit voyage car je reste dans Brest, c’est ma ville natale. C’est un voyage dans le présent, tandis que mes vacances en Grèce, c’était un voyage dans le passé.
Je me souviens d’un voyage en Pologne. Ce voyage était organisé par ATD quart Monde pour lutter contre la pauvreté en Europe. C’était la première fois que je quittais la France, que je prenais l’avion. La Pologne venait d’entrer dans l’Union Européenne, il fallait encore un passeport, je l’ai encore mais il n’est plus valable. J’avais peur de voyager en avion, peur d’être dans les nuages.
La rencontre avec des gens de différentes nationalités n’a pas été facile au départ, un interprète nous aidait pour travailler, c’était compliqué, mais au fil du séjour qui a duré une semaine, on a trouvé d’autres façons de se parler sans interprète en faisant des gestes, en apprenant quelques mots de la langue des autres.
Même si les gouvernements des pays sont différents, la pauvreté existe partout et nous avons des choses en commun.
J’ai aimé aussi découvrir les plats traditionnels polonais, et le petit déjeuner à base de charcuteries.
Les prix des aliments étaient moins cher qu’en France. J’ai même ramené des pièces polonaises.
Depuis je n’ai pas voyagé dans un autre pays, et pourtant ce premier voyage m’avait donné l’envie de visiter d’autres pays mais faute d’argent je n’ai pas pu et ce n’est pas l’envie qui me manque. Mes enfants, mes neveux et nièces ont grandi et j’aimerais que eux aussi puissent découvrir d’autres pays.
Pour l’été 2025, j’ai le projet de partir avec ma famille en Espagne dans la région de la Corogne.
Ce voyage devrait être magique, se retrouver tous ensemble et changer d’environnement. On s’y met tous pour organiser ce séjour qui sera pour nous un étonnant voyage.
Un « voyage » ? Le mot ne correspond peut-être pas tout à fait. Puis-je plutôt parler de déplacement ? Ou encore . . . Est-ce que les initiales « GR » vous disent quelque chose ? Oui, bien sûr : « Sentier de Grandes Randonnées » ! Il se trouve que j‘aime marcher. Alors, par beau temps, quel déplacement peut être meilleur que de choisir le « GR 34 », en prenant son temps, seule ou avec d’autres ?
J’ai le souvenir d’une de ces randonnées qui m’a beaucoup marquée.
Au lieu et heure du rendez-vous, je me suis retrouvée seule : les autre personnes qui devaient venir avaient eu un empêchement. Évidemment, cela ne m’a pas arrêtée, et je suis partie, seule, en longeant la falaise sur le fameux « GR ». La mer commençait à monter, il y avait un peu de vent, un très beau soleil... Le spectacle était magnifique : le ciel était bleu, la mer était bleue, les vagues frappaient les rochers de toute leur force, l’écume blanche brillait sous le soleil, au loin on apercevait des îlots rocheux et plus loin les falaises de Ouessant . . . J’ai marché des kilomètres, seule, contemplant cette beauté, et peu à peu détendue, apaisée profondément, émerveillée. Une jeune fille m’a croisée, qui, elle aussi, marchait seule.. Nous nous sommes regardées, un sourire, trois mots : « C’est beau ! » « « Oh ! oui... Bonne route ! »
Et le soir, quand j’ai pris le car pour rentrer à Brest, je crois que je n’étais plus tout à fait la même.
J’aimerais voyager dans un lieu où les gens s’entraident, en pleine nature où chacun aurait sa place et où il n’y aurait pas d’argent, la nourriture récoltée serait partagée équitablement. On construirait fabriquerait ce dont on a besoin tous ensemble, les biens seraient en commun. Les enfants apprendraient avec les adultes qui les entourent, pas seulement avec les parents ou la maîtresse, les gens partageraient leur savoir...
Je pensais au début qu’il faudrait voyager dans le temps pour trouver un tel lieu, mais je ne trouve pas d’époques où il n’y pas d’être humains qui cherchent à être au dessus des autres.
Je pense que cet endroit n’existe que dans mes rêves ou peut-être qu’il y a des lieux sur terre ou sur une autre planète comme cela. Donc mon voyage étonnant serait peut-être d’aller sur une autre planète.
Surtout essayez de ne pas rire mais l’ "étonnant voyage" qui me vient à l’esprit en découvrant le mot "voyage", sujet de notre atelier Lirécrire d’aujourd’hui, c’est "voyage de noce".
Sans doute y ai-je pensé autrefois à la suite d’un reportage sur l’Italie et Venise.
Mais bon, c’était un rêve sans fondement largement oublié devant les réalités de la vie.
Alors je voyage dans mon 3ème étage : le matin j’observe tous les jours le lever du soleil côté Est et le soir, selon les saisons, j’admire son coucher côté Ouest... quand il fait beau.
Bien sûr tout le monde sait qu’il fait beau plusieurs fois par jour à Brest, et toujours le matin et le soir.
Je suis chez moi, il pleut ....
Je m’installe dans le canapé, je prends un livre, c’est un roman (Les invisibles de R. Jacobsen) qui se passe dans les îles Lofoten au nord de la Norvège.
Le voyage commence, les descriptions des paysages, des habitant.es et de leur vie dans une de ces petites îles me transportent, je suis là-bas. J’oublie tout.
Voyager c’est échapper, c’est quitter oublier mettre en pause les préoccupations du quotidien.
Voyager n’est pas obligatoirement partir, car partir n’est pas toujours accessible !
Demain ou plus tard je continuerai ce voyage ou je ferai un autre voyage étonnant ailleurs.
Mon voyage extraordinaire dans l’espace.
Je suis dans une fusée. Et tout à coup, je vois un alien posé sur la lune. Je me suis posée sur la lune à mon tour. J’ai essayé de discuter avec l’alien mais il a poussé un cri et j’ai foncé vers la fusée. L’alien a utilisé un gadget qui m’a propulsée vers une planète inconnue. Cette planète était remplie de fromages. Je l’ai baptisée "la planète fromages".
L’étonnant voyage que je rêverais de faire est un voyage dans le temps, dans le passé.
Un passé lointain d’abord, pour assister dans un petit coin à des événements qui ont marqué définitivement l’Histoire et l’évolution du monde, et pour comprendre aussi comment on vivait, pensait, parlait, mangeait ...d’un siècle à un autre.
Un passé plus proche aussi, celui de la jeunesse notamment de tous ceux et celles qui ont beaucoup compté dans ma vie, mais que j’ai toujours connu.es comme des adultes. C’était quoi d’avoir 20 ans en 1918 ? ou 20 ans sous l’occupation ?..
Un passé à l’échelle de ma vie enfin. Un voyage dans l’enfance pour retrouver les saveurs et les parfums de ces plats que l’on ne parvient jamais à reproduire, les sensations ténues qui ressurgissent parfois mais qu’on ne parvient pas à rattraper, les objets, les visages, les gestes, les sourires, les voix, les lieux... tout ce passé associé aux personnes disparues, peu à peu oublié, et qu’on voudrait tant retenir...
L’illustration est extraite de l’affiche du festival Étonnants Voyageurs 2024, affiche réalisée à partir d’une œuvre de Miles Hymer.