Et si nous... (proposition de François Taddei)
Et si nous...
Et si nous, atelier Lirecrire numérique du groupe de Brest d’ATD Quart Monde
avions inventé une façon de faire qui parle à tous et ferait école. Nous osons un espace de diversité, de mixité culturelle et sociale qui nous permet d’apprendre les uns des autres et de faire ensemble. Nous jardinons l’empathie, la confiance, l’intelligence collective et cela donne des textes, des fruits que nous partageons en ligne sur notre site. Notre « laboratoire démocratique » a vocation à inspirer d’autres groupes, structures.
Il est fondé sur l’attention bienveillante et la reconnaissance envers chaque personne. Nous sommes persuadés que chacun a quelque chose à apporter à l’autre. Nous allons au bout de ce que chacun veut dire, dans l’écoute de ses mots souvent intenses et parfois maladroits. Nous en percevons ensemble la richesse et la partageons sur Internet.
Et si nous imaginions, créions, multipliions des lieux, des opportunités pour que des personnes qui ne se rencontrent jamais dans la vie, se rencontrent, discutent, échangent, fassent ensemble, des espaces où apprendrait les uns des autres. La méconnaissance génère des clichés, de l’intolérance.
J’ai testé en permettant à des collégiens en décrochage scolaire des étudiants ingénieurs et des personnes âgées vivant en EHPAD de se rencontrer et de faire des choses ensemble et cela fonctionne : il faut juste oser créer ces opportunités et ensuite faire confiance à la personne humaine.
Et si on faisait confiance aux enfants. Eux ils sont à l’aise avec la différence, avec une réelle mixité sociale. C’est notre regard d’adulte sur celui qui est différent qui les influence. Organisons nos écoles pour qu’une réelle mixité sociale existe.
Et si nous décidions enfin que chaque personne puisse vivre décemment, sans avoir besoin de se demander comment faire pour manger, se loger, se cultiver, sans être obligée d’aller demander des aides. Toute cette énergie déployée pour pouvoir vivre deviendrait une richesse pour la société.
Et si nous écoutions les personnes qui vivent la pauvreté ou la précarité, elles savent, elles, ce qui doit être fait pour leur permettre de vivre dignement. Arrêtons de penser pour elles, associons-les à toutes les décisions qui les concernent.
Et si nous faisions ensemble, si nous vivions et partagions certaines choses, par exemple :
Acheter une maison ou un appartement en groupe, nous aurions chacun un espace et en commun le jardin avec potager, le salon, les machines à laver et autres machines dont nous n’avons pas besoin tous les jours. Et cela serait plus écologique, cela éviterait d’acheter des machines en double et l’on pourrait récolter les fruits du potager, créer des temps d’échange, se transmettre nos valeurs …
Et si nous étions tous égaux, qu’il n’y ait plus de différence entre homme et femme, religion ou couleur de peau.
Et si nous écoutions plus nos enfants, ils osent plus, ils explorent mieux que les adultes et ont moins de frein ; par exemple j’ai appris beaucoup grâce à ma fille.
Et si nous changions notre façon d’éduquer les enfants, avec plus de coopération et moins de compétition, apprendre les uns des autres, apprendre à faire des choses ensemble et voir que sans les autres nous n’aurions pas réussi.
Et si nous avions un gouvernement plus à l’écoute, dans l’empathie et dans la compassion, ouvert à tous. Tous les citoyens auraient le droit de voter pour chaque décision importante et que ce ne soit plus voté par une minorité. Cela permettrait de satisfaire le plus grand nombre.
Et si nous faisions disparaître la misère, l’argent et pourquoi pas la covid (cela est plus du domaine du rêve...)
Et si nous faisions le premier pas quand tout devient compliqué...
Et si nous nous partagions ce qui nous tient à cœur...
Et si nous apprenions à bien nous écouter les un.e.s les autres…
Et si nous parvenions à trouver les mots qui consolent…
Et si nous nous unissions tous et toutes pour faire advenir la paix autour de nous...
Et si nous en France on mettait des poubelles sous la terre comme à Brest et aussi les fils de l’électricité et du téléphone sous terre. Les villes seraient plus propres et les lignes seraient protégées quand il y a de la tempête.
Et si nous arrêtions d’être piégés par les ’appâts rances’ du commerce et de certains tribuns.
Et si nous essayions d’être heureux, ne serait ce que pour donner l’exemple (J. Prévert).
Et si nous faisions, chacun et ensemble, les premiers pas vers la conversion-révolution.
Et si nous revoyions le contenu du panier qui sert à calculer l’évolution des prix.
Et si NOUS était plus important que JE, je jeu serait gagné ensemble. Le NOUS est plus que la somme des JE, comme l’intérêt général est plus que la somme des intérêts particuliers.
Et si nous nous interrogions sur qui est ce « nous », s’agit-il de « Nous qui pensons pareil » ou « Nous tous ensemble » ? Je préférerais « Nous tous ensemble », mais suis conscient que dans ce cas il faut accepter le compromis avec des gens qui n’ont pas le même point de vue, comme entre Européens par exemple. Et le résultat peut alors être différent et même éloigné de ce que le « Nous qui pensons pareil » aurions voulu. Mais il faut le tenter. Le Conseil citoyen sur le climat l’a fait... même si finalement toutes ses propositions n’ont pas été retenues, mais cela n’enlève rien à la pertinence et à la légitimité de son travail.
Et si nous proposions un Conseil national citoyen du Quart-Monde, qui devra être consulté pour toute décision législative ou réglementaire et pourrait faire des propositions. Il serait composé de quelques dizaines de membres, pour moitié de personnes du Quart-monde désignées par les principales associations concernées, et pour l’autre moitié de responsables associatifs et d’experts reconnus. Il fonctionnerait sous la responsabilité du Conseil économique social et environnemental et présenterait un rapport annuel sur le respect des droits des personnes en situation de grande pauvreté.
Et si nous nous ne nous comprenons pas entre nous qui le fera à notre place ?
Donc le monde sera une jungle, c’est-à- dire sans ordre ni autorité.
Et si nous étions décideurs : Que ferions nous ?
C’est difficile, nous n’avons pas les solutions et pour cette raison nous réfléchissons ensemble.
Nous c’est qui ?
Nous sommes conditionné.es depuis notre enfance à penser et à réagir de telle ou telle façon.
Et si nous mettions ensemble nos connaissances, nos savoirs
Et si nous échangions nos idées, nos impressions pour avancer et réfléchir sur le moyen de progresser, de changer les choses.
Et si nous nous écoutions davantage les uns, les autres.
Et si nous nous faisions confiance.
Et nous à l’atelier lirécrire nous essayons de débattre d’échanger nos idées sur des sujets très différents, nous nous réunissons tous ensemble. Ensemble c’est la diversité, nous réfléchissons individuellement et aussi en commun.
Et si nous écoutions notre corps, nos émotions, nous serions moins stressés, moins malade.
Et si nous parlions davantage, si nous partagions plus, et si nous nous entraidions dans le travail au lieu de se comparer, il y aurait plus d’entente, moins de pression, et certains ne resteraient pas de côté comme aujourd’hui.
Et si nous gaspillions moins dans le monde (nourriture, électricité ...), nous les pauvres on fait attention, la terre serait moins polluée, on pourrait tous mieux vivre.
Et si nous regardions l’autre avec davantage de bienveillance, d’amour, la vie serait moins compliquée, moins dure.
Et si nous étions à l’écoute des inquiétudes des jeunes qui vont entrer dans le monde du travail, ce serait plus sécurisant pour eux de commencer leur vie d’adulte. Pour cela et si nous parents, école, société on réfléchissait ensemble à comment aider et soutenir les jeunes ?
Et si nous nous informions, sérieusement et régulièrement, de ce qu’il est possible de faire, seul ou avec d’autres, par rapport au réchauffement de la planète . . . ?
Et si nous décidions de ne pas être du côté de ceux et celles qui préfèrent fermer les yeux devant les graves problèmes de notre monde actuel ?
Et si nous essayions de nous faire les uns aux autres le cadeau le plus précieux que l’on puisse faire à quelqu’un : celui de l’écouter avec beaucoup d’attention ?
Et si nous savions nous émerveiller devant tant de gestes de solidarité suscités par la situation actuelle ?
Et si nous nous se prenions tous la main pour avancer ensemble.
Et si nous faisions plus attention à notre voisin pour que ce monde soit moins individualiste.
Et si nous écoutions plus souvent les personnes dans la précarité, car elles sont des citoyens et des citoyennes avec des savoirs. Elles savent ce qu’il faut pour elles et ne pensons pas pour elles.