Février 2024 : Regards croisés sur l’actualité

J’ai choisi l’évocation de plusieurs morts qui font écho les unes aux autres : Manouchian, Badinter, Navalny.
Manouchian, ouvrier poète militant communiste étranger en France, est entré au Panthéon, 80 longues années après avoir été exécuté pour faits de résistance. Avant sa mort il proclame qu’il n’a pas de haine pour le peuple allemand, ni contre qui que ce soit ...
Badinter, mort à 95 ans, à plusieurs reprises s’est mis fortement en colère pour se faire entendre, colère qui ne s’est jamais transformée en haine. Il citait Victor Hugo : "On ne doit jamais retirer à un être humain sa vie, ni la possibilité de devenir meilleur, c’est un droit sacré."
Et puis il y a la mort de Navalny, victime de ses idées, engagements anti Poutine.
Mourir pour ses idées, engager sa vie pour des convictions, je retiens ces trois personnes pour leur courage, leur dignité et pour "ne pas avoir pactisé avec l’ennemi".

Il y a quelque temps on a parlé du port de l’uniforme à l’école.
Il y a quelques années, j’aurais été pour le port de l’uniforme à l’école pour une raison très simple : le port de l’habillement désigne votre classe sociale ( pauvre ou riche).
Si à l’époque, j’avais eu assez d’argent pour acheter à mes enfants des vêtements pour qu’ils soient comme les camarades d’école, alors j’aurais pu faire éviter le harcèlement à l’école qu’un de mes enfants a subi.
Maintenant je pense que le port de l’uniforme ne résoudrait pas les problèmes d’inégalité entre les enfants, il faudrait que les familles aient suffisamment de revenus pour permettre à leurs enfants de vivre décemment et qu’ils puissent avoir ce qu’il faut pour suivre une scolarité comme tous les enfants.

Comment va se passer le salon de l’agriculture ? Le pouvoir en place va-t-il se faire huer ? Gabriel Attal et Emmanuel Macron vont-ils réussir à apaiser les tensions avant que ne débute le salon de l’agriculture ? Les agriculteurs vont continuer à manifester pour ne pas lâcher la pression car ils veulent être entendus pour toutes leurs revendications ! Il y a des agriculteurs qui sont dans la misère, qui sont surendettés. Il y a des suicides, ils ne peuvent faire face aux conditions drastiques qui leurs sont imposées. Ne pouvant vivre de leur métier, c’est un crève-cœur pour eux de devoir se séparer de leurs terres, de leurs élevages. Il y a beaucoup de souffrance, de passage à l’acte, de suicide, car ils sont criblés de dettes, ils ne peuvent plus gérer leur exploitation. Ils travaillent beaucoup et ne sont pas vraiment récompensés pour leur travail. Ils ne gagnent qu’une misère et sont usés avant l’âge fixé pour la retraite. C’est très injuste car ils nous nourrissent et on ne les considère pas à leur juste valeur. Ils sont pourtant importants. On a besoin d’eux. Pour les aider, acheter local et pourquoi pas en circuit-court.

Hier, j’ai regardé la cérémonie de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian. Je ne connaissais pas son histoire, cela m’a bouleversée et interrogée.
Il s’est battu avec ses camarades pour la liberté contre le fascisme. Il a fuit la dictature dans son pays et considérait la France comme le pays des droits de l’homme. Le combat de ces hommes pour la liberté fait écho à notre époque, des hommes se révoltent et dénoncent les injustices au risque de leur vie dans leur pays pour retrouver la paix et leur dignité.
IL est important d’informer et de garder en mémoire les leçons du passé pour qu’enfin les jeunes générations en toute conscience puissent les prendre en compte.
Malheureusement, on a l’impression que tout recommence toujours.
Pourquoi avoir attendu 80 ans après son exécution ?
Si une cause est juste, il faudrait savoir le reconnaître en dehors des appartenances politiques, religieuses et quelle que soit l’origine ou la nationalité des personnes concernées.

Mercredi je suis allée au cinéma voir un film intitulé LA LOUVE.
Ce film très touchant et réel nous démontre ce qu’une femme a vécu pour protéger et sauver ses 3 enfants des services sociaux. Cette femme qu’on appelle LA LOUVE souffre beaucoup. Elle est rejetée par les services sociaux et pourtant les femmes autour d’elle veulent l’aider. Je veux mes enfants dit elle ! Les services sociaux ne sont pas toujours coopérants avec les familles en difficultés.
Voilà mon histoire.

J’ai choisi de parler du projet de réforme du collège dont il a beaucoup été question ces dernières semaines.
S’il voit le jour, ce projet sonnera la fin du collège unique mis en place en 1975. On l’appelle collège unique parce qu’il a pour objectif de ne plus orienter dès la 6ème dans des parcours différents les élèves, mais de les réunir tous et toutes ensemble, quelles que soient leurs origines sociales, autour d’enseignements communs.
Dans les faits, le collège unique est beaucoup plus adapté aux enfants qui se destinent à l’enseignement général qu’aux enfants qui s’intéressent à une voie technologique ou professionnelle. Ceux et celles qui sont issu.es de milieux plutôt favorisés y réussissent donc plus facilement ; ceux et celles qui sont issu.es de milieux populaires ont plus de difficultés à tirer leur épingle du jeu. Le système scolaire français est donc malheureusement inégalitaire, il est même l’un des plus inégalitaires au monde.
Le collège unique échoue donc en grande partie dans ses missions. Mais au moins il repose sur le principe d’un « accès commun à un savoir commun », sur un principe de mixité sociale et sur la conviction que quels que soient leur milieu d’origine, les élèves doivent vivre et progresser ensemble.
A la rentrée prochaine, le gouvernement envisage de créer en 6ème et 5ème des groupes de niveaux en Français et en Mathématiques. Les « faibles » travailleront les contenus fondamentaux, les « fort.es » les contenus d’approfondissement supplémentaires. Les élèves n’avanceront donc pas du tout à la même vitesse, les écarts se creuseront de plus en plus, et une fois qu’on sera dans un groupe, il sera difficile, voire impossible, d’en changer. Un collège à deux vitesses se mettra en place, préparant finalement dès 11 ans une orientation.
Un tel système, toutes les études scientifiques le démontrent, n’est en réalité favorable à personne. Les meilleur.es ne deviennent pas « meilleur.es » sous prétexte qu’iels restent entre eux et entre elles. Quant aux "faibles", convaincu.es dès leur plus jeune âge d’être nul.les, iels se démotivent, et progressent moins que quand iels sont mélangé.es à d’autres élèves.
Or qui sont ces enfants fragiles qui rencontrent le plus de difficultés à l’école ? Essentiellement les enfants des milieux populaires. Au lieu de résoudre les inégalités sociales, une telle réforme ne va donc finalement que les accentuer.
Jean-Paul Delahaye intitulait un article consacré à cette question le 12 janvier 2024 : « Renoncement au collège unique : et si les familles populaires ne se laissaient pas faire ? ». On espère que la nouvelle Ministre de l’Education nationale, qui semble plus nuancée que le précédent sur la question des groupes de niveaux, entendra cette mise en garde.

Ce week-end, je suis allée dans les ateliers des Capucins à Brest avec mes parents et ma fille.
La bas, il y avait un événement où l’on pouvait participer à la création d’une mosaïque en Lego, représentant le vieux gréement " Notre Dame de Rumengol". L’objectif de cela est de battre un record mondial," en assemblant 250 210 briques, sous la houlette du Lego Master brestois Mick Eymann".
C’était l’occasion également de découvrir (ou redécouvrir) l’histoire de ce bateau et de se projeter dans les Fêtes Maritimes de Brest 2024 !
Pour la réalisation, chaque personne a construit une forme géométrique (losange, triangle) de couleur, il fallait bien respecter le plan qu’on nous avait donné, dans nos mains c’était juste une forme avec plusieurs couleurs, mais quand on voyait la mosaïque de loin, ce qui avait déjà été réalisé avant nous, on commençait à voir une image. Puis je suis revenue quelques heures après et le résultat était impressionnant, alors que ce n’était pas fini. Je n’ai pas vu le bateau entièrement fini, mais c’était déjà très beau !
J’ai trouvé cela super, de voir autant de monde de différents âges et horizons, œuvrer ensemble. J’ai eu plaisir à voir mon père jouer le jeu alors que les legos c’est pas ce qu’il préfère et ce n’est pas dans ses habitudes. Moi j’ai trouvé que cela faisait du bien de voir les gens s’impliquer pour une œuvre commune. Cela amenait un peu de légèreté et donnait de la joie. Retourner en enfance ça fait du bien, de temps en temps ! Surtout en ce moment où je trouve que les actualités que l’on entend le plus ne sont pas joyeuses !
J’espère que le record va être battu ! On le saura très prochainement !

L’actualité qui retient mon attention aujourd’hui, c’est l’actualité d’ATD Quart-Monde.
Agir Tous pour la Dignité Quart-Monde œuvre auprès des populations les plus pauvres de la planète, dans les pays plus libres que nombre d’autres aux mains de tyrans. Ce mouvement de lutte pour éradiquer la misère veut promouvoir l’éducation des enfants auprès de leurs parents et de toute personne en accord avec ce projet.
J’ai toujours cru que la paix et la fraternité viendraient des enfants eux-mêmes. J’y crois toujours fermement, mais j’ai compris autrefois, quand on m’a ouvert les yeux, qu’il fallait bien évidemment des adultes responsables pour accompagner ces enfants en attente et en éveil et leurs familles.
Ces adultes, par leurs études, leurs recherches, l’observation de la réalité et leur propre expérience ont compris les enjeux formidables du potentiel des enfants. Ils ont étudié et approfondi tout ce qui relève de la transmission du savoir et la compréhension, de l’intérieur, de l’expérience souvent douloureuse des familles qui veulent le meilleur pour leurs enfants.
Cela aboutit à un savoir universel. Car c’est très jeune que l’on est sensible à l’injustice et c’est très jeune et en grandissant qu’on doit apprendre à la combattre mais jamais seul.es.
C’est un combat constant qui doit mener à plus de justice et de paix dans le monde.
L’éducation des enfants le permettra.

Messages

  • Vos textes sur la thématique "Regards croisés sur l’actualité" sont tous percutants. Je constate un point commun : il faut beaucoup plus de courage pour aimer que pour faire la guerre.
    Vous aussi pensez que l’union fait la force et que c’est en étant soudés que nous irons plus loin.

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