Etre diplomate...

Etre diplomate, c’est ne pas s’énerver dans certaines situations, comme par exemple quand on est confronté à une administration qui ne nous écoute pas. Plus tu parles cash moins tu as de chance d’être entendu. Donc avec les administrations je reste dans la diplomatie.
Être diplomate c’est être capable de désamorcer des conflits et de se faire comprendre avec des mots simples sans être dans l’agressivité.

Être diplomate c’est avoir la volonté d’échanger de discuter et de vouloir construire ensemble.
Cela nécessite d’être ouvert.e à l’écoute, de ne pas juger, de se mettre à la place de l’autre et considérer l’autre comme interlocuteur valable. Être diplomate ne veut pas dire neutre, car pour moi la neutralité n’existe pas. Être diplomate ne veut pas dire tout accepter à n’importe quel prixpour éviter les conflits. A ATD Quart Monde, quand nous rencontrons des administrations par exemple, nous n’acceptons pas n’importe quel compromis, mais nous apportons nos points de vue pour changer la société et combattre les injustices, la pauvreté.

Il faut être diplomate, c’est-à-dire agir avec tact et diplomatie avec les personnes. Si le contact ne se fait pas, la discussion ne se fera pas il risque d’y avoir des conflits.

Etre diplomate, c’est tout un art.
Pour certains, c’est un métier après de grandes études.
Mais dans le quotidien, c’est une façon d’être avec les autres.
Quelquefois, c’est vrai, on n’a pas les mots pour arrondir les angles et on s’énerve un peu.
Ou alors on se tait et ça ne fait pas du bien car la blessure subie ne guérit pas.
Mais si on reste calme, et que l’on trouve les mots apaisants, parfois même dits avec un certain humour, c’est formidable.
Mais quelquefois aussi, il faut savoir répondre avec vigueur, particulièrement lorsque l’on milite pour une cause juste et solidaire, qui nous tient à coeur et que l’on veut défendre, il faut alors le dire haut et fort.
Pourtant il peut arriver qu’une parole malveillante nous arrive aux oreilles, alors il est préférable de prendre ses distances jusqu’à ce qu’un.e ami.e use de toute sa diplomatie pour relativiser ce différend et peut-être aller jusqu’à une certaine réconciliation, devenue fragile et reste très attentive pour l’avenir.

Avec nos enfants, nos amis ou dans les familles nous n’avons plus assez de diplomatie dans les discussions, avec tout ce qui arrive dans le monde. En vieillissant, je vois qu’il faut dire les choses calmement, en parler avant et se concentrer avant de parler. Ca s’apprend ; moi de mon coté je fais un travail sur moi pour y arriver par une parole bienveillante. Il y a beaucoup de façons d’y arriver : méditation, yoga, Qi gong, yoga du rire etc. Mais bon, c’est plus facile à dire qu’à faire...

A 18 ans je voulais être artiste ou diplomate. Travailler pour la Beauté ou pour la Paix, pour l’Harmonie finalement. Je sais aujourd’hui que cette aspiration rêvée est à double tranchant. Car s’il est important de rester calme et d’éviter les mots et les gestes violents dans les disputes, il faut pouvoir affirmer avec force des indignations et des convictions. Reste que la stratégie de non-violence est préférable, et même plus efficace à long terme. Elle suppose de se mettre à la place de l’adversaire, de le comprendre, de le respecter et de trouver l’angle qui permettra un dialogue sincère et fertile. Mais on n’évitera pas les rapports de force et des conflits durs. L’intégrité et la dignité de l’humain ne doivent pas en souffrir. C’est "la violence des pacifiques" qui devrait être le chemin...

Quand on a un souci administratif dans la vie courante, quand on est contacté pour une situation difficile on a du mal à rester diplomate et calme et zen et pourtant pour avoir gain de cause dans certaines situations, il faut parler calmement pour trouver une solution. Les manifestations c’est bien mais avec l’énervement les gens cassent, mettent le feu, se bagarrent, crient etc...
Il faut être diplomate envers les gens surtout quand la personne est hypersensible avec des gros soucis, et rester neutre. Quand on reste calme il y a des solutions et quand on est énervé tout le monde s’énerve, ça peut prendre des proportions et devenir grave.

La diplomatie ça devrait être l’art de dire les choses. Il faut savoir choisir les bons mots sans blesser l’interlocuteur tout en expliquant clairement son point de vue, bien argumenter sans s’énerver. Avoir bien préparé sa défense.
Mais à force de diplomatie on tue la spontanéité. Il ne faut pas tomber dans la situation inverse. A trop enrober, on peut se sentir trahi. La diplomatie peut devenir de la mièvrerie.
Il ne faut pas tomber dans le camouflage pour mieux faire passer la pilule.

Être diplomate, c’est bien quand la personne en face est capable d’écoute et de compréhension. Cela évite des conflits, utiliser les bons mots, se faire comprendre sans s’énerver.
Faire preuve de diplomatie, c’est ce qu’il faut essayer de faire au quotidien, par contre j’en ai fait l’expérience récemment, parfois on ne peut pas être diplomate. Quand on n’est pas écouté, que la personne en face ne prend pas en compte ton avis, tes arguments... qu’elle continue à faire à son idée sans suivre les lois, à ce moment-là on est obligé d’être ferme et direct. Donc là on ne peut plus être diplomate.