Ce monde et nous

J’ai du mal avec le mot "guerre" et pas seulement aujourd’hui. Je ne comprends pas, car les gens qui y vont pour défendre leur pays est-ce qu’ils ont vraiment envie de tuer celui d’en face ! Ce sont les gouvernements, les politiques qui ne sont pas d’accord entre eux et pas forcément le peuple. Je n’ai jamais compris les guerres ni celles d’hier, ni celles d’aujourd’hui. Avec les tempêtes qui nous arrivent on voit bien que la planète va mal. Les actualités me font dire que, au lieu de faire la guerre, il faudrait mieux partager. Je ne comprends pas pourquoi on ne trouve pas des terrains d’entente, je ne comprends pas ce monde !
J’avoue qu’en ce moment je n’écoute pas trop les infos c’est trop dur, trop angoissant.

On vit une période inquiétante, je me sens isolée, une information chasse une autre. On devient un pion. Je me sens manipulée.
Le fait que des personnes soient prises en otage, j’ai l’impression que la vie d’un être humain n’a plus beaucoup d’importance.
Je me sens oppressée, on nous dit de faire attention à la planète, on essaie de faire au mieux et d’un autre côté on détruit, la vie n’a pas d’importance.
J’ai l’impression de vivre sur un fil, d’être au bord d’un précipice. Que va-t-il encore arriver ?
J’ai du mal à me projeter, ça me bloque.
C’est toujours les plus fragiles et les plus démunis qui trinquent.
J’ai l’impression qu’il n’y a plus de bon sens. Certains servent leur intérêt sans se soucier d’autrui. C’est inquiétant.
J’ai une image en tête, cela me fait penser à deux ânes têtus reliés par une corde et chacun part dans la direction opposée. Que se passe-t’il à la fin ? La corde casse.
Ne pourrait-on pas vivre en harmonie et essayer de penser à son prochain.
Certains préfèrent le chaos.
Ce que je trouve triste et navrant c’est que toutes ces crises profitent à certains et qu’ils deviennent encore plus puissants et les plus fragiles sont encore plus démunis.

En ce moment les actualités sont très angoissantes. Je ne regarde plus la télé parce que c’est trop négatif. Si je la regarde j’ai peur, et je n’ose plus sortir. Quand je suis angoissée quand j’ai trop d’émotions, mon corps réagit et je grossis.

Les guerres, qui sont devenues les actualités brûlantes d’aujourd’hui, ont été provoquées, me semble-t-il, à l’origine, par des hommes qui ont manipulé et embrigadé d’autres hommes et en ont fait des combattants fascistes et des milices, jusqu’à des terroristes pour détruire d’autres hommes.
Ces guerres fratricides m’amènent à penser aux "guerres" tout aussi fratricides dans les familles, quand à partir d’un non-dit, d’une colère, une personne se tait durablement, entraînant toute sa famille, provoquant ainsi un silence assourdissant dans une fratrie par exemple.
Bien sûr il n’y a pas les armes redoutables, l’horrible terrorisme. Bien sûr on n’est pas terrés sous un abri précaire menacé par un bombardement, bien sûr ce n’est pas comparable aux effets destructeurs de la guerre armée, bien sûr...
Mais les armes morales et psychologiques individuelles, et surtout collectives à l’échelle des pays en guerre, peuvent aussi tuer silencieusement quelque chose dans les personnes.
Comment alors faire advenir la paix ?

Les informations en boucle, de tant de catastrophes dans le monde, de tant de violences, ont pour effet de m’assaillir, voire de me sauter à la gorge. Plus c’est sanglant, plus c’est apte à passer dans les médias, tous les médias, télévision, internet, journaux en papier, etc. C’est comme si les informations passaient un examen d’entrée. Les sujets actuels, le Hamas contre l’Israël ou les conditions climatiques, sont tant d’horreurs qui m’agressent tous les jours. Je choisis parfois d’aller vers l’actualité par internet plutôt que de recevoir, de façon fulgurante dans la tronche, les horreurs que je veux fuir car trop sensible, je suis. Parfois, ce sont les amis qui me colportent les news.

A Brest et autour, la tempête Ciaran nous a secoué, ailleurs ce sont les inondations créant des difficultés racontées montrées sur les journaux, à la télé/radio pour vivre le quotidien : manger, avoir chaud, se déplacer ...
Et puis en même temps, entendre voir les terribles massacres, les guerres, le chaos, les haines en Ukraine, à Gaza, en Israël et ailleurs : avoir peur, se sentir en sécurité nulle part, ne plus avoir de maison, ne pas avoir de nouvelles de proches, cela relativise nos difficultés locales du moment.
Des personnes comme nous, des enfants sont plongés dans ce désastre ce chaos qui va probablement déclencher des haines, du mépris, des envies de vengeance pour longtemps !
Ce sont les personnes qui ne décident pas qui n’ont pas de pouvoir qui souffrent le plus.
On est comme dans un tunnel.
Cependant quelques personnes, là où se passent ces désastres, portent une parole un peu différente, elles nous disent que le tunnel aurait une sortie, et comme dit Edgar Morin "L’improbable peut arriver".

De manière générale, je m’intéresse beaucoup à l’actualité et à la politique, mais en ce moment, je n’en peux plus et je fermerais bien les yeux.
Et en même temps, cela me gêne de fermer les yeux, car c’est parce que nous avons fermé les yeux collectivement que se déroule la guerre en Israël et à Gaza. Et cela me gêne de dire que je n’en peux plus, parce que ce sont les gens qui subissent les événements qui ont le droit de dire qu’ils n’en peuvent plus.
Mais la guerre des mots que nous avons en France actuellement est insupportable et déplace le problème sur des questions politiques auxquelles je ne veux plus m’intéresser.
La réponse du gouvernement d’Israël au terrorisme du Hamas ne ressemble-t-elle pas à un terrorisme que l’on pourrait qualifier de terrorisme d’état ? Peut-on être écœuré par ce ce qui se passe à Gaza sans être qualifié d’antisémite ? Ecoeuré par ce qui s’est passé en Israël sans être qualifié d’antipalestinien ? Peut-on manifester contre l’antisémitisme sans cautionner la politique d’Israël ? Manifester pour la Palestine sans cautionner le Hamas ?
Et pendant que des débats sans fin, ou des propos écœurants, nous occupent ici, les massacres continuent là-bas...

Les actualités du moment me font peur. J’ai l’impression que notre monde ne tourne pas rond et recule. Je regarde toujours les informations à la télévision, mais il faut dire que c’est souvent les mêmes faits d’actualité qui passent.
À force de répéter les mêmes événements, je fais l’impasse sur les autres. Je regrette de ne pas chercher d’autres sujets qui pourraient être aussi importants par exemple : harcèlement à l’école, la lutte contre la pauvreté, la montée de l’agressivité.

L’humanité saigne de partout. Je suis si triste que des causes justes soient salies par des extrémistes. Je suis si triste, si triste de voir comment évolue le monde. La guerre Hamas-Israël bien sûr, celle de Poutine en Ukraine, les invectives parfois haineuses qui fusent sur les écrans, sur les ondes ou sur les murs, le défi de ce réchauffement climatique implacable. C’est trop dur à vivre quand on est attaché aux nuances, quand on rêve, d’écoute, de paix, de justice. Pour ne pas être submergé, je me réserve deux ou trois temps d’écoute ou de lecture dans la journée, surtout de lecture. Et je puise dans des paroles de sagesse universelle qui disent que nous devons et pouvons maîtriser nos élans de violence et de haine. Au final, c’est en parvenant à ressentir la douleur et la peur de l’autre que nous pourrons avancer ensemble vers la paix. Ce qui n’empêche pas, à certains moments, de dire stop aux fanatiques de l’identité, aux porteurs de vengeance.

C’est stressant, j’ai peur.
J’ai du chagrin pour tous ces gens, ces enfants qui sont dans la guerre, mais comment les aider ? Dans mon coeur j’ai envie de faire quelque chose mais je me sens impuissante.
J’ai peur aussi que cette guerre arrive en France.

Ce monde et nous .. . nous . . . chacun de nous, des êtres humains minuscules , infimes, perdus dans ce monde immense où, pourtant, chacun, chacune a sa place et ses responsabilités.
Chaque matin, déferlent sur nous les "nouvelles" du monde, des nouvelles inquiétantes, angoissantes. Il y a la planète, qui ne va pas bien et où on ne peut faire face aux inondations destructrices qui mettent beaucoup de personnes dans la misère. Il y a surtout entre humains, des rivalités, voire des haines qui conduisent à des guerres atroces où l’unique souci de l’assaillant est de triompher.
Comment ? Nous, hommes et femmes du XX1ème siècle, nous ne sommes pas capables de mieux gérer les ressources de notre planète ? Nous ne sommes pas capables de régler nos conflits en nous rencontrant pacifiquement, en réfléchissant, en discutant ? Il nous faut user de violence, détruire le pays attaqué ? Mais que faire ? Baisser les bras, se résigner, continuer à vivre comme si de rien n’était ? Quelque chose en nous résiste à ces pseudo solutions.
Je pense qu’il faut d’abord vouloir s’informer de la façon la plus juste possible. Il y a des "fake news", des déformations. Quelles sont mes sources ? Quels journaux ? Quelles radios ? Et surtout, avec qui puis-je en parler pour éclairer mon regard, éviter le désespoir ou la résignation ? Quel groupe puis-je rejoindre qui m’aiderait à réfléchir et à agir ? Et puis, regarder mon quotidien. Quels gestes, tout simples parfois, puis-je poser pour lutter avec d’autres contre le réchauffement climatique ? pour aider mes voisins voisines ou mes amies en EHPAD à sortir de leur solitude ? ou d’autres personnes, à quitter pas à pas la pauvreté qui les mine ? Et il y a aussi tous ces magnifiques gestes de solidarité, souvent discrets, qui, quoi qu’on en dise, ne sont pas si rares que ça, que je peux remarquer, admirer, faire connaître . . . Grâce à eux, essayer d’agir, moi aussi, même si c’est très petitement, dans le respect et l’Espérance.

Messages

  • Merci de ce bel écrit !
    Merci aussi de celui qui va paraître dans le journal d’atd à l’occasion des 75 ans de la déclaration des droits de l’homme. Un enfant à qui je demandais ce que signifiait le mot "solidarité" m’a répondu "solides-ensemble" et c’est bien pour être solides ensemble qu’après la 2nde guerre mondiale les pays se sont donnés cette déclaration et les pactes qui vont avec ; c’est bien pour garantir la paix qu’ils se sont accordés sur des droits qui ne laissent personne de côté ; à ATD nous nous appuyons particulièrement forts sur ces droits pour nous faire entendre, connaître et reconnaître et nous devons nous en servir chaque fois que nous voyons certains en être exclus ou ne plus y avoir accès.
    Continuons à être solides ensemble, c’est ainsi que nous pourrons faire entendre une autre voix, celle de la paix, merci à vous d’être là et d’apporter votre regard sur ces évènements ! Salutations très cordiales à toute votre belle équipe.

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