Nous écoute-t-on ?

Il peut nous arriver de trouver que certaines paroles ne sont pas écoutées, entendues, ou crues. Nous avons mis en commun nos réflexions à partir de ce constat.

Pour mieux vivre ensemble, il est important de savoir écouter.
Des fois on parle sans rien dire, cela peut arriver.
Bien souvent quand on est confronté à des démarches administratives, j’ai l’impression que l’on ne nous écoute pas. C’est un dialogue de sourd.
L’écoute de l’autre est importante pour se sentir valorisé et pour avancer.
De nos jours personne n’écoute plus personne.
On vit dans un monde de plus en plus individualiste.
Je pense que si on prenait le temps de s’écouter le monde irait mieux.

Savoir écouter. Être à l’écoute. Pas si facile.
C’est l’A.D.N. de notre association A.T.D. Quart-Monde. On part toujours de la parole des plus démuni.es pour comprendre ce qu’elles vivent au quotidien, leur ressenti et réagir en conséquence. Ces personnes ont des choses à nous dire sur les injustices qu’elles subissent et ont parfois des pistes et des solutions à leurs problématiques (c’est elles qui savent ).
Mais être à l’écoute, c’est important pour pouvoir avancer ensemble, échanger, changer les mentalités et être écouté aussi.
Pourquoi certaines paroles ne sont pas écoutées, parce qu’elles dérangent, car elles nous demandent de nous remettre en question, car on a des à priori sur certaines situations, des réponses toutes faites sur certains sujets, parce que cela nous ramène à notre petite personne, on préfère ne rien voir, ne rien entendre, ne rien dire.
Cette réflexion m’a fait penser aux trois petits singes qui représentent un moyen de ne pas bouger, ne pas réagir, de laisser faire. Je vois tout, mais je ne regarde rien, j’entends tout, mais je n’écoute rien.
Je suis conscient.e de ce qui se passe, mais je choisis de ne pas me laisser atteindre.

... Par des millions de pauvres gens, victimes du capitalisme et de l’ultra libéralisme.

L’ argent c’est le nerf de la guerre,
Et la guerre des gueux.

Le SMIC peut, et c’est prouvé, être à deux mille euros par mois.
Macron est un banquier manipulé par les Rothschild.

Les évasions fiscales pourraient nourrir et faire vivre dignement des millions de pauvres.

Dans les pays riches du golf persique, les enfants du pouvoir des petro dollars s’amusent comme des petits fous pendant qu’à quelques centaines de kilomètres, des millions d’innocents meurent de faim et que la guerre massacre femmes et enfants.

Il suffit d’interroger un groupe de personnes sur un mot simple, par exemple : "chat".
 Si je vous dis le mot "Chat", à quoi pensez-vous ?
Autant de réponses que de membres dans le groupe. Chacun se représente l’animal selon son vécu. Ainsi, ils évoquent un chat gris, blanc, noir, méchant, doux, etc. Chacun son chat.

Alors que dire de mots plus abstraits ou complexes ?
Ils peuvent être interprétés de plusieurs manières, parfois très éloignées du message reçu.
Du coup, des sources de malentendus peuvent rendre la conversation compliquée.

Il importe de bien préciser son discours, de vérifier que l’interlocuteur l’a bien saisi.
De même, chacun a la responsabilité d’écouter l’autre, sans porter de jugement, en se mettant à sa place si possible.
Il est difficile de bien communiquer.

On aura beau parler pour se faire entendre, mais si on n’est pas écouté, c’est comme si on parlait dans le vide !
On se sent frustré de ne pas pouvoir être entendu.
Quand on fait des démarches administratives ou autres, on est trimballé d’un endroit à un autre. On ne prend pas le temps de nous écouter, et on ne nous croit pas ou on ne veut pas nous croire.
On nous intimide.
Selon notre caractère, on s’énerve ou on part tête baissée. On n’en peut plus de ne pas être entendu ou cru. C’est pénible, c’est angoissant ! On ne compte pas ! Donc, on en vient à faire des manifestations car on voudrait être entendu par les gouvernants, mais encore ils font la politique de l’autruche et font ce qu’ils veulent de l’argent du contribuable.
À force de ne pas être écouté, on se sent seul, désemparé, on se demande que faire ?
Qui va nous écouter ? C’est le pot de terre contre le pot de fer ! Tout va mal. La violence éclate ! Il y a eu "Mai 68", " Les Gilets Jaunes", etc.
Jusqu’où la violence va grimper ? Il y a de quoi s’inquiéter !

La vie est bien difficile.

Les personnes militantes d’atd monde savent s’exprimer mais "on ne nous écoute pas" disent-elles, par exemple dans les administrations quand elles veulent défendre leurs droits.

Alors, se fâcher ? se révolter ? L’injustice est tellement insupportable. Il faut encore lutter...

Ainsi, participer à des sujets de fond, comme par exemple le placement des enfants, d’abord dans le groupe local d’Atd Brest en apportant son expérience douloureuse, puis avec d’autres groupes de France puis européens où l’on s’écoute vraiment, cela fait émerger des ressemblances de vécus.

Et ensemble ces groupes cherchent et trouvent avec des alliés.es des solutions pour le mieux-être des enfants et des familles jusque devant des députés pour faire aboutir une loi juste grâce à des propositions concrètes fondées sur l’expérience.

Pour ma part, et plus simplement, j’ai le sentiment qu’on ne m’entend pas quand je parle dans un groupe par exemple C’est vrai je ne parle pas très fort, on me dit alors de répéter mais ce n’est plus pareil.

Dans un groupe aussi on donne la parole à tour de rôle aux personnes présentes. Cela permet au moins de s’exprimer même en cherchant ses mots

Mais quand c’est difficile, ou que l’on a été blessée, on ne parvient pas à dire ce que l’on a sur le cœur.

C’est pas chic de vieillir.

Voici des extraits d’une interview (France 2 en 1982) de Joseph Wresinski, fondateur du mouvement ATD Quart Monde.

J’ai un peu transformé ses propos en appliquant l’écriture égalitaire, je pense que cela lui aurait plu.

On ne respecte pas la dignité des pauvres parce qu’on ne veut pas les écouter, on pense qu’ils elles n’ont rien à dire.

J. Wresinski cite des propos d’un homme : je veux bien les aider, leur donner de l’argent ... mais je n’ai rien à apprendre d’eux d’elles, c’est elles eux qui ont tout à apprendre de moi.

Le mouvement ATD Quart Monde c’est juste le contraire. Ces gens qui se sont mis debout, qui ont connu la misère, ils elles ont quelque chose à apprendre à la société, ils elles ont quelque chose à apprendre à la démocratie.

D’abord la démocratie, c’est l’écoute de toutes et tous et tenir compte de ce que les un.es et les autres peuvent dire. C’est d’abord ça la démocratie.

Et aujourd’hui en 2025 on en est où ?

Où vont-elles ces paroles qui n’ont pas trouvé d’oreille ?
Qui sont-elles pour errer, obstinées, de tympan en tympan comme on frappe de porte en porte, en espérant qu’une oreille s’ouvre à elles avec hospitalité ?
Qu’adviennent ces gens qui, offrant leurs paroles, attendent en retour non seulement une oreille, mais une réponse – même fluette, même un geste ou un regard – pour ne plus porter seuls le poids du dire ?

Certaines paroles cognent fort. Lorsque nous sommes écorchés vifs et que nos émotions débordent, les paroles tombent crues et brutales, souvent bruyantes, mais aussi sans fondement, fallacieuses, fourbes, trop lourdes ou trop vraies pour des âmes fragiles. Elles résonnent dans l’air comme des coups de marteau sur le métal : assourdissants et vains – sans jamais réussir à rencontrer la véritable écoute. Lorsque seul l’écho des mots nous revient par effet boomerang, il nous renvoie à notre vulnérabilité, à notre sensibilité au rejet ou à l’injustice, à nos doutes, à notre besoin profond d’être considéré.

D’autres paroles ne frappent pas, elles se déposent, elles s’offrent, elles s’invitent. Elles portent des vérités sans tapage, avec cette audace feutrée de celles qui n’imposent rien mais osent avec douceur. Parfois, elles sont précautionneuses comme si elles demandaient la permission d’exister. A pas de chat, elles se faufilent jusqu’à atteindre, dans les interstices du cœur, l’écoute véritable ; Celle qui ne juge pas, celle qui ne rejette pas, mais celle qui accueille comme on accueille un ami : avec présence, attention, et une place réservée à sa table – et qui dit « je te vois, je t’entends, je t’écoute, tu comptes ».

Mais alors, qu’est-ce qu’écouter véritablement ?
Comment prêter une oreille sincère aux paroles des autres et espérer que les nôtres soient autant écoutées, si nous ne savons pas d’abord nous écouter nous-mêmes ?
Sommes-nous capables d’accueillir le vacarme de nos émotions, avec la même présence, la même attention, la même bienveillance et la même considération que nous exigeons des autres ?
Lorsque nos émotions sont accueillies, reconnues et acceptées, nos paroles deviennent des ponts qui relient, apaisent et révèlent. Les paroles n’ont plus besoin de forcer, ni de s’imposer, ni de convaincre, encore moins de heurter. Ainsi, s’ouvre en nous l’espace du recevoir.
Par cet acte de présence à nous-mêmes, nous offrons aux paroles – les nôtres, les leurs – un lieu d’ancrage. Nous leur permettons de ne plus errer, mais de se poser, enfin, là où elles sont réellement attendues.

Il peut nous arriver de ne pas nous sentir écouté.es et entendu.es. C’est très désagréable, c’est même pénible. On a l’impression de ne pas exister et d’être une petite souris dont la voix ne porte pas, ne compte pas, et cela fait mal.

Chacun.e a pu en faire l’expérience. Chacun.e ou certain.es plus que d’autres ?

Certaines voix ont pris l’habitude de se taire, faute d’être entendues et, pire encore, d’être crues lorsqu’elles osent parler.

C’est en particulier le cas des voix des plus pauvres, victimes au quotidien de violences institutionnelles. C’est aussi le cas des voix des enfants, des femmes, victimes de violences, qu’elles soient psychologiques, physiques, sexuelles.

Sans cesse suspectées de l’avoir bien cherché, ou d’exagérer, ou de mentir, ou d’interpréter, ou de vouloir profiter du système les un.es et les autres finalement apprennent à se taire, et à renoncer à leurs droits et à se défendre.

Il est temps d’inverser cette logique. Il est temps que nous apprenions à accueillir la parole des victimes en commençant par leur dire "Je te crois", plutôt qu’en leur disant "Prouve-moi que tu ne mens pas".

Il y a de cela environ une vingtaine d’années, il m’arriva un événement particulièrement cocasse.
Après une réunion de travail hivernale interminable, mes collègues et moi-même avions coutume d’aller boire un verre dans notre repaire habituel.
Après les deux tournées réglementaires, une surprise nous attendait, un brouillard à couper à la tronçonneuse était tombé.
J’habitais, à l’époque, un des trous du cul du Finistère, j’avais pour rentrer chez moi environ cinq kilomètres à parcourir en pleine campagne et la conduite prudente était, bien sûr, obligatoire, je roulais alors lentement. J’arrivais pas très loin de chez moi quand soudain, je la vis, l’espace d’un instant, UNE DAME BLANCHE !
Il est difficile de décrire l’émotion qui me saisit alors, un mélange de peur, de surprise …
Étant d’un naturel sceptique, je décide de mettre mes warning, j’enclenche la marche arrière et doucement je recule, qu’avais je donc pu voir ?
Et bien, c’est bien simple, ce que j’avais pris pour une forme humaine était simplement l’arrière train d’un cheval blanc que son propriétaire avait acquis le jour même.
Si je n’avais pas vérifié, j’aurais pu raconter cette histoire et nul doute que certaines personnes m’auraient cru…
Moralité : Vérifiez toujours ce que l’on vous raconte, surtout maintenant avec l’émergence des IA...

Au début, les mots ne venaient pas et j’ai interrogé le chat GPT pour avoir des idées, être inspirée...

Bien sûr je ne vais pas faire du copier-coller mais vous dire ce que j’ai retenu et ce à quoi cela m’a fait penser.

Tout d’abord pour être écouté, il faut savoir écouter les autres. Puis cela dépend aussi de la classe sociale, le président de la République sera plus écouté qu’un citoyen. Quand on n’est pas écouté c’est souvent parce qu’on dénonce quelque chose ou on dérange. Je me suis bien rendue compte qu’il faut se réunir, être à plusieurs pour être écoutés. Il faut se répéter, insister pour réussir à se faire entendre quand il y a une injustice...

Et vous cher lecteur, chère lectrice à quoi cela vous fait-il penser ?

Ne pas être écoutée....

Ne pas être entendue peut nous provoquer un mal être, on peut se sentir rejetée et se dire que nos paroles s’envolent, qu’elles n’intéressent personne.
Ce ressenti peut nous enfermer dans une bulle par peur d’embêter le monde.

Ne pas être crue...

Quand on se livre à une personne sur ce qu’on a vécu, vu ou même entendu, et, que la personne nous fait comprendre qu’elle ne nous croit pas, ça peut nous rendre triste, nous remettre en question alors qu’on est sûre de ce qu’on raconte.
Après ça on peut se dire qu’on ne doit faire confiance à personne et tout garder pour soit..

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