Nos cadavres exquis

Jeudi 6 février, l’atelier Lirécrire et dire s’est initié au "Cadavre exquis".
Ce petit jeu d’écriture collectif a été inventé il y a un siècle par les surréalistes, qui aimaient beaucoup s’amuser avec les mots.
On écrit le début d’une phrase, on replie la feuille pour qu’il ne soit pas visible, on passe la feuille à son voisin ou voisine, qui écrit la suite, puis passe la feuille au suivant ou suivantes etc.
La première phrase que les surréalistes ont rédigée de cette manière a été : "Un cadavre exquis boira un vin nouveau". Depuis on appelle ce jeu le "Jeu du cadavre exquis".
Voici nos productions.
Vous pouvez aussi écouter certaines d’entre elles enregistrées en podcast.
Bonne découverte !

Il y a bien longtemps
au bord de la falaise
des phoques
très énervés
et malheureux
s’éclataient
sur un boogie woogie
à une grande manifestation
mais le métro était en retard
et une personne hurla !

L’été de l’an prochain
à Brest
tout le monde
cyclopéen
et cultivé
décide de faire
des herbes folles
et absorbables
mais une voiture explose
et les invités quittent la maisonnée.

Le 7 août 1944
quelque part
les petits elfes du gros caillou
inventifs
et joyeux
sautent
une éponge
toute fendue
mais délicieuse
et la rivière coule à flots.

Pendant les vacances de Noël
dans le poulailler de chez mémé
des extraterrestres
contents, motivés
et rageurs
écrivirent
un karaoké
battu par le vent
mais une grosse vague surgit
et tout le monde applaudit.

Le 29 février
à Recouvrance
une famille de souris
rieuses, bruyantes
et stupéfiantes
exigent
des petits pois carottes
couleur du drapeau breton
mais une princesse apparaît
et elles vont déguster un gâteau à la pâtisserie

En hiver
dans le tram
des automobilistes
tellement colorés, magnifiques
et drôles
dessinaient
des balles de golf
différentes
mais soudain la lumière s’éteignit
et ainsi se termina l’escapade.

Un beau jour d’hiver
au bord de la mer
plusieurs femmes
fortunées
et habillées en hippies
dansaient
des nuages
mauves
mais survint la sonnette
et elles décidèrent de se retrouver bientôt.

Peut-être demain
dans un monastère
des auteurs
grisounets
et fou-fou et batailleurs
plongent
des gâteaux
surgelés
mais le facteur klaxonne dans sa 4 L
et le calme arrive enfin.

Dans trente ans
dans la salle de spectacle l’Aréna Brest
ma copine Sylvie et mon frère jean
complètement bourrés
et surtout très intéressés
tapent
un article
sans fin
mais ce n’était qu’un rêve
et la vague nous a submergés.

Aujourd’hui
dans une forêt
les enfants de la rue
intensément curieux
et habillés bizarrement
cuisinent
un épouvantail
en beuglant
mais voilà que c’est annulé
et les toilettes sont bouchées.