Mon proverbe, ma version

Tout seul, on est pas assez ; ensemble, on est trop
T’as déjà regretté de ne pas avoir assez de mains ? Tu t’es déjà dit qu’avec dix doigts ton tricot n’avançait pas et que si tu en avais eu vingt-sept ou quarante-trois, tu aurais peut-être fini ce foutu pull pour Noël ?
Mais voilà, ça donnerait quoi deux, trois, quatre, dix-sept personnes sur le même tricot ? j’ose pas imaginer, j’en ferais des cauchemars : je vois toutes ces mains se cogner et se gêner, ces aiguilles se heurter, s’emmêler, le sac de nœuds enfler et se transformer en monstre délirant qui avalerait celleux-là même qui le gavent de laine douce, il n’y aurait que quelques mains qui s’en échapperaient, toutes emmêlées et suppliantes...
Je vous vois venir avec vos contre-exemples, vous les taquin.e.s, les asticot.eur.rice.s et autres pointilleu.ses.x ! vous allez me parler de la chorale, des sports d’équipe, du travail à l’usine, des grèves et des luttes... vous aurez raison.
Tu t’es déjà dit que tout.e seul.e tu ferais la révolution plus vite ? Évidemment, sans contradictions, sans bouches à nourrir, sans adversaires ni personne à défendre, la pression devient supportable. J’imagine une personne seule qui hurle à la tribune au milieu d’une place déserte, qui harangue le vide et brandit un poing vengeur comme un défi à l’absence :
"Camarades... euh... Oui ! Moi là-bas ! non... Moi ici ! Oui, toi là... Enfin, moi ! Tes privilèges, oui si tu veux : Mes privilèges ont assez duré ! Je dois me rendre le pouvoir, fuir, abdiquer ou mourir pour me permettre de bâtir un monde meilleur où je n’aurais pas à subir ma tyrannie, mon mépris et ma violence ! Lève-toi ! enfin... Que je me lève contre moi-même, que je devienne artisan de mon destin ! que se dissipent avec mon départ les fumées malsaines qui m’empêchent de voir l’horizon et les cerisiers fleurir..."
Puis quoi ? Est-ce que sa parole existerait seulement s’il n’y a personne pour l’écouter ?
Alors, ne nous emmêlons pas les pinceaux : le pull de Noël, on le tricote tout seul et la révolution, on la fait tous ensemble !
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Tu n’y arriveras pas
Dans le passé nous avons entendu ces mots souvent et cela reste gravé pour grandir. On me disait tu as ça et ça comme difficultés, tu n’arriveras pas à faire d’autres choses. On te mettait dans des cases ou des classes spécialisées ou en foyer et ... plus d’école.
Est ce que c’est la bonne solution ? et bien non, en grandissant, j’ai compris que pouvoir communiquer aidait à réussir. Le changement s’est fait à 49 ans. Je me dis : tu es capable. Je travaille sur moi, petit à petit, c’est difficile ça aurait pu se faire avant.
Mon cœur a été brisé dans le passé, maintenant une petite lumière est venue, je n’accepte plus les jalousies et méchancetés des autres. Pour avancer, je me dis tous les jours : je vais y arriver, il n’y a que toi qui peux le faire, et je fais plein de choses.
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Après la pluie, le beau temps
Quand j’étais enfant j’ai beaucoup lu, hérités de mes sœurs, les romans de la Comtesse de Ségur. Les malheurs de Sophie, Les petites filles modèles, La fortune de Gaspard, Les deux nigauds, Quel amour d’enfant !, Les Vacances, Pauvre Blaise, François le bossu, et... Après la pluie, le beau temps.
Des histoires d’un autre monde, d’un autre temps, pas vraiment des contes de fées, mais un univers de robes à volants qui faisait rêver, de châteaux de province ou de belles demeures parisiennes. Des gentils qui finissaient toujours par gagner et des méchants qui demandaient toujours pardon.
Ces livres m’ont suivie de déménagement en déménagement pendant près de 50 ans. Et il y a quelque temps j’ai essayé d’en relire quelques-uns.
J’ai découvert un monde où tout n’est que bons sentiments et morale, un monde où rien ne doit bouger, un monde ordonné où chacun et chacune est à sa place, les riches comme les pauvres. Comme si peu de choses séparait finalement les uns des autres, comme si la pluie était la même pour tout le monde et le beau temps finirait pareillement à venir pour chacun et chacune. Il faut juste accepter son sort, apprendre la patience et la résignation, et le soleil finira bien par briller.
Je ne ferai jamais lire la Comtesse de Ségur à mes petits-enfants...
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Vivre d’Amour et d’eau fraîche
Nous étions deux aspirants à l’Amour, encore tout vibrants d’idéalisme, se promettant que tant qu’ils seraient ensemble, le reste n’avait que peu d’importance. C’était l’aube de tout, ce moment suspendu où l’instant présent suffisait à faire taire le tumulte du monde.
Nous n’avions besoin de rien d’autre que de nous.
Sa main effleurant ma joue comme une aile, son regard doux perdu dans le mien exprimant son Amour bien au-delà des mots, son corps blotti contre le mien peau contre peau et nos souffles mêlés suffisaient à remplir une vie.
Nous partagions des silences comme d’autres partagent des festins, nous riions comme des enfants insouciants, nous jouions à nous éclabousser dans l’eau fraîche et vive du ruisseau. Cette même eau qui glissait sur nos corps, qui nous abreuvait et nous désaltérait en cette chaude journée d’été, nous rendant à la fois plus vivants et plus légers.
L’Amour se glissait aussi dans la lumière du matin qui s’attarde sur les draps, dans la joie des journées ordinaires, dans la paix des soirées simples. Il s’invitait également dans mon sourire amusé, quand je le regardais, lui, candide et joyeux croyant naïvement qu’attacher le chien avec des saucisses était une idée pleine de bon sens... [ndlr je fais référence à notre histoire qui raconte le proverbe "On n’attache pas les chiens avec des saucisses" dans cet article]
Nous vivions de peu, mais nous vivions entiers.
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Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis
D’abord je reviendrai sur la définition d’« imbécilité », elle est définie comme une absence complète d’intelligence (vaste sujet, l’intelligence ! ), absence de compréhension, la bêtise, la stupidité.
Par expérience, je pense que ces gens sont très rares, à part, peut-être, un de mes anciens directeurs (lui c’était plutôt de l’arrivisme et un sentiment de toute puissance).
Ensuite, nous sommes tous et toutes l’imbécile de quelqu’un (mes rapports avec un membre de ma famille en est un exemple).
Il est dangereux d’avoir des avis et des opinions trop tranchées, surtout dans les domaines que l’on ne maîtrise pas, ou peu, à moins d’y consacrer une étude raisonnable, sourcée, objective pour pouvoir changer d’opinion si les preuves de vos croyances s’avèrent être biaisées.
Dans le cas contraire, l’on risque d’avoir des croyances idiotes, comme par exemple, la théorie de la terre plate, les chemtrails, les démocrates qui mangent de enfants dans une pizzeria etc, etc.
Plus grave encore, les intelligences artificielles, les marketings de réseau, les influenceurs et influenceuses font d’internet le désormais royaume du mensonge et de la charlatanerie et de la tromperie.
Individuellement, nous devons devenir de plus en plus méfiant-es, pour ne pas devenir, ben, des imbéciles manipulables !
Attention aux biais cognitifs !
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Le bonheur est la seule chose qui se double si on partage
Pour moi le bonheur, c’est des choses simples : voir son enfant rire, quand il y a du soleil avec une légère brise et qu’on peut s’asseoir dehors, quand on a réussi à faire quelque chose, regarder un film, écouter de la musique, admirer le paysage ....
Mais je trouve que c’est encore mieux quand on le partage, c’est pour cela que j’ai choisi ce proverbe, exemple : une blague seul c’est nul, ou regarder un film ou écouter une musique et échanger dessus après, se rappeler des moments drôles cela permet de prolonger le bonheur si on peut le partager. Quand on fait ensemble et qu’on arrive à s’entendre, on arrive à en faire davantage et cela est un vrai Bonheur !
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Un chien méchant ne devient pas gentil,
mais un chien gentil peut devenir méchant
La seule personne que j’ai jamais entendu dire ce dicton, c’est ma mère qui aurait eu 100 ans cette année. Elle ne le disait pas souvent mais j’y ai souvent pensé et même encore aujourd’hui alors que je comprends qu’elle était profondément déçue par des personnes se disant son amie.
Elle préférait, terriblement, symboliser ces dernières par un animal, autrefois attaché par une chaîne à l’entrée d’une ferme aboyant à n’en plus finir et faisant peur aux visiteurs. Est-ce que ce chien qui paraissait méchant pouvait devenir gentil s’il était libéré ? Je ne l’ai jamais su...
Par contre, une personne, toujours symbolisée par un chien, gentil cette fois, pouvait-elle devenir méchante ?
Quant je pense à ma mère, je ne peux pas y croire. Déçue, oui ; mais surtout distante à VIE.
Le contraire de moi, déçue parfois, certes, mais oublieuse du pourquoi de cette déception le plus souvent. Ou alors par flash qui fait remonter un peu de tristesse et même des larmes par incompréhension de ce qui était ou me paraissait méchant et que je ne comprenais pas.
Pourtant une gentillesse fait tellement de bien. On ne peut pas devenir méchante après, même si on l’a été aussi parfois.
Un souvenir de lycée me revient : "Nul n’est méchant volontairement" (Socrate).
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La patience est la mère de toutes les vertus
Cela me ramène à un autre dicton : Ne rien faire c’est conserver sa santé.
La patience, même si la vie peut-être dure avec toi, je me dis que la patience sera récompensée un jour ou l’autre. Je me rappelle que ma mère me disait : l’impatience ne mène à rien. Moi quand je m’impatiente, rien ne va, il faut que j’attende cela est bien long, même si tu as l ’impression que rien n’avance. Mais il faut des fois forcer son destin.
Maintenant le temps a passé, la vie va à cent mille à l’heure, il faut s’accrocher pour être là quand il faut.
Je n’ai plus la patience d’autrefois, mais avec mes enfants et mes petits-enfants je l’ai encore.
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Qui voyage, ajoute à sa vie.
Voyager, c’est découvrir un ailleurs, se décentrer donc cela ne peut qu’enrichir ...
Ce proverbe cependant peut sembler "élitiste". Le droit aux vacances n’est pas un droit acquis pour toutes et tous, différentes causes peuvent empêcher une personne de partir, les finances, la famille, la santé...
Le voyage peut donc être vécu comme un privilège, sauf si voyager n’est pas que partir. Lire un livre, regarder un film, faire une sortie dans un lieu proche de chez soi, rencontrer des personnes différentes de soi, sortir de son milieu habituel... Toutes ces activités qui nous font "sortir" de notre quotidien, de nos habitudes, sont donc des voyages qui enrichissent notre vie, ajoutent à notre vie !
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Rien ne sert de courir, il faut partir à point
Dans la vie il faut avancer, même si parfois on ne veut pas ou on ne peut pas.
Il faut se coucher tôt, pour se réveiller tôt le lendemain matin.
Mon proverbe est :
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Pour moi il faut faire les choses avec bienveillance, avec courage.
Faire les choses avec empathie, voilà mes qualités, et tout ira pour le mieux.
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Être comme les deux doigts de la main
Claude et moi, nous sommes très amis, comme des frères. Nous avons toujours des choses à nous dire, à raconter. Nous nous appelons quasiment tous les jours. Nous nous voyons de temps en temps. Nous avons une relation basée sur la confiance, l’honnêteté. Nous nous comprenons bien. Nous avons du mal à nous séparer au téléphone. La communication dure régulièrement plus d’une heure par appel. Et nous nous appelons, le plus souvent, deux fois par jour. On peut dire que nous sommes inséparables. Nous sommes vraiment devenus amis à partir de l’année 2016, mais pour Claude et moi, c’est comme si nous nous étions connus depuis l’enfance. La communication est fraternelle, fluide et naturelle. Comme dit le proverbe, nous sommes comme les deux doigts de la main. Et nous sommes heureux, complices et en bonne compagnie ensemble.
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Qui aime bien châtie bien !
Ce proverbe m’a toujours fait réagir.
J’ai appris qu’il avait des origines très anciennes, cela viendrait des philosophes stoïciens de l’ancienne Grèce.
Ces deux verbes aimer et battre en opposition, signifieraient la même chose.
Je ne suis pas sûre que les personnes qui disent et pensent cela le fassent vraiment pour notre bien. En fait elles n’assument pas et espèrent faire passer leur acte par une pirouette pour que l’autre ne réagisse pas et se sente désarçonné. C’est un signe de faiblesse de leur part.
C’est supposé démontrer son affection.
Être châtié pour apprendre l’obéissance, c’est comme ce proverbe "ce qui ne tue pas, rend plus fort". Quelle stupidité.
C’est destructeur, les sanctions, les brimades n’ont jamais fait avancer au contraire.
Après tant d’années, que l’idée de punir fasse avancer alors que cela asservit et anéantit, me hérisse le poil.
Pour se faire obéir, faire entrer dans les rangs, obliger à avoir les même idées que l’éducateur, l’autorité, certains préfèrent instaurer la peur.
Cela empêche de réfléchir par soi-même.
Il faut avoir l’esprit critique pour se construire et améliorer sa confiance en soi.
Ne peut-on pas accompagner, valoriser les efforts sans pour cela châtier ?
il est temps de libérer la parole des victimes et de dénoncer ces actes de violences d’un autre âge. Mais malheureusement ces pratiques ont la vie dure et certains trouvent cela normal et ne voient pas de mal.
J’espère que ce n’est qu’une toute petite minorité !
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On n’attache pas les chiens avec des saucisses.
Cette expression date du 19ème siècle.
Si une personne attache son chien avec des saucisses,
Il va sans dire que l’animal risque de se détacher en les mangeant
Ce qui obligerait son propriétaire à racheter une nouvelle laisse,
Attitude totalement impensable pour une personne très avare.
J’ai entendu cette expression avec mon frère
Qui l’aimait et il m’a transmis très tôt ses goûts pour
L’absurde, l’humour, l’auto-dérision, le punk Rock et Cie.
L’auto-dérision vient surtout d’Angleterre avec
Les Monty Python, Mel Brooks...
Qui ont transmis cet humour décalé.
J’aime aussi l’humour noir comme Desproges et bien d’autres
Qui seraient interdits aujourd’hui.
Peut-on rire de tout ?
Oui, mais pas avec tout le monde.
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Demain, il fera jour
J’espère que demain il y aura du soleil pour aller se promener dans la campagne pour ramasser des fleurs, et, après midi, aller ramasser du muguet dans la forêt.
J’espère qu’il y aura des bonnes nouvelles par le facteur.
Avoir la visite des amis.
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C’est au pied du mur qu’on voit le maçon !
Pauvre barbecue usé de ses soixante ans par la chaleur et le mistral.
Si le bougre tient le coup du haut de ses deux mètres, il mérite une remise en beauté
pour de futures chipolatas.
Dosage du mortier : 1, 2, 3 Soleil !
1 kg de ciment, 2 de graviers, 3 de sable.
L’eau à vue de nez, comme touiller du far noir.
Faut être breton pour être maçon.
Eviter de dégouliner comme la sueur de mon front.
Plaf ! Lancer de truelle !
Zut, à côté et plein mes tongs.
Vite, ça sèche ! Délayer encore la tambouille.
Force, patience, rapidité seraient les trois mamelles du maçon ?
Peu importe, pas le temps de jouer.
Lisser avec le doigt sans gant percé comme le mien.
La peau brûle.
En avant ! Le gâchage n’attend pas.
Où est mon éponge encrassée ?
Encore un carreau de brique à essuyer avec sagesse.
Barbecue, tu m’en as fait baver !
Vas-tu durer ?
Sûr que je dégusterai ma saucisse
En priant comme un rabbin au pied du mur
Pour que tu ne te casses pas la figure.