Il pleut
La pluie, en premier lieu cela me fait penser à la tristesse, c’est vrai que quand il pleut on n’a pas forcément envie de sortir et d’être trempé. Alors que la pluie cela peut être beau à regarder, en bord de mer voir les vagues s’agiter lors de tempêtes c’est impressionnant.
Pour ma fille la pluie cela lui évoque la chanson du dessin animé Bambi "La Chanson De La Pluie".
C’est la pluie qui permet aux cultures de pousser, aux plantes de grandir. Il y a des pays qui manquent d’eau, la pluie c’est de l’eau or ils en ont besoin pour vivre donc c’est important. Avec le réchauffement climatique le problème c’est que la pluie arrive en trop grande quantité d’un coup (inondations) ou à l’inverse pas assez, la pluie c’est la vie !
Mais comment faire face à ces dérèglements et avoir de la pluie suffisamment et de façon régulière pour pouvoir vivre correctement sur notre planète ?
Je relève la tête.
Dehors, il fait gris, c’est la fin de l’automne.
Par la fenêtre, je vois un arbre gardant encore fièrement ses dernières feuilles dorées. Il paraît lutter contre ce temps morose.
Tiens, un gros nuage, il voyage poussé par le vent, mon esprit vagabonde, puis Flic, Flac, Floc sur la vitre. La pluie frappe la vitre à intervalles réguliers. Je songe, je me détends.
J’écoute les bruits qui m’entourent, les voitures roulant sur l’asphalte, j’entends des bruits de pas rapides qui semblent fuir pour se mettre à l’abri.
Maintenant la pluie danse et donne l’air de s’énerver, elle se précipite sur la vitre. Elle se déverse comme pour dire, réveillez-vous, trop c’est trop, j’en peux plus.
Ici à Brest, on râle après elle, pourtant elle est indispensable à la vie, on en a besoin pour les cultures.
La pluie est salvatrice pour beaucoup de peuples qui luttent contre la sécheresse.
les dernières actualités ont démontré une autre réalité, celle du dérèglement climatique qui nous rappelle que la pluie peut être aussi destructrice.
Écrire sans pluie, c’est comme naviguer sans ancre.
Rien à y faire, quand le soleil est là, je suis un cancre.
La météo décide de ma concentration.
Et bien sûr, cela change au fil des saisons.
J’aime la pluie quand je suis au chaud chez moi.
J’avance en écoutant son bruit sur le toit.
Par habitude, je tiens la barre, ça ne date pas d’hier.
C’est parce que depuis toujours, j’attends l’hiver.
Pour enfin m’ancrer,
et prendre le temps de penser.
Le matin je sors de chez moi, je m’aperçois que le ciel s’est assombri. J’espère que j’arriverai à l’arrêt de bus avant que la pluie ne tombe. Je ne veux pas être trempée toute la journée car je sais qu’en restant trempée toute la journée je peux attraper une bronchite ce qui entraînerait un arrêt de travail.
Mais la pluie peut être aussi relaxante .
Je suis installée dans mon canapé devant ma télé, la pluie qui tombe sur mes carreaux me berce. Je finis par m’endormir.
J’aimais bien regarder ou écouter la pluie tomber, bien protégée derrière les vitres d’un logement, ou dans mon lit bien au chaud.
J’aimais bien sentir l’odeur que la pluie d’orage en été laisse après elle.
J’aimais bien la luminosité particulière que la pluie apporte aux paysages, quand elle cesse.
Et puis j’ai commencé à penser aux personnes qui vivent dans la rue. Quand il pleut je les imagine chercher un abri pour se protéger, une entrée d’immeuble, un parking couvert ... Je pense aussi à l’humidité qui s’infiltre dans leurs affaires, à leurs vêtements trempés...
Maintenant, quand il pleut, j’ai toujours une pensée pour ces personnes.
La pluie mouille-t-elle ?
Passé les frontières du Finistère, cette question peut sembler déconcertante, mais à Brest-même elle peut occuper longuement les conversations.
Car il y a pluie et pluie, et ici on sait parfaitement distinguer la pluie qui mouille de celle qui ne mouille pas, et celle qui nécessite de sortir le parapluie, la capuche, le bonnet ou la caroline, de celle qui fait sortir tête nue ; et si contrairement à ce qui se dit, ce n’est pas ici qu’il pleut le plus, c’est bien ici qu’on sait le mieux en parler.
De même que les Inuits ont des dizaines de mots pour décrire toutes les nuances de blanc, de la pluie qui mouille à celle qui ne mouille pas, le vocabulaire ne nous manque pas pour en caractériser l’intensité.
Ça pleuvote, ça pleuviote, ça dégouline, ça crachine, ça bruine, ça flotte, ça tombe en trombes, à torrents, à grosses gouttes...
Et les jours où ça mouille le plus, on trouvera même quelqu’un pour s’exclamer : « Dites donc ! Aujourd’hui ça pleut sec ! »
Beaucoup de poètes ont chanté la pluie pour les enfants et les plus âgés :
"Il pleut, il pleut, bergère"... ou "Souviens-toi, Barbara, il pleuvait sur Brest ce jour-là"...
A Brest, il ne pleut que ce qu’il faut, peut-être un peu trop ces derniers jours.
Que de chansons évoquent la tristesse de la pluie, même "Le parapluie" la chanson de Brassens.
Bien des peintres ont su la représenter superbement tels que nous avons pu les admirer lors d’une visite de notre atelier d’arts plastiques au Musée de Brest.
Les enfants représentent la pluie sous la forme de traits de couleur gris, très droits ou aussi penchés, comme poussés par le vent.
Et moi aussi, quand je l’observe de ma fenêtre, à la lueur du lampadaire allumé en soirée à l’extérieur, je vois comme des traits brillants qui, lorsqu’ils viennent à heurter la vitre, glissent vers le rebord, en prenant le temps.
Et même, lorsqu’une petite larme coule sur la joue d’un petit enfant, la dernière après un gros sanglot, je pense à une petite goutte de pluie glissant doucement sur la joue arrondie, peut-être en chatouillant un peu...
Je n’aime pas la pluie orageuse, ni la tempête et le vent qui l’accompagnent ; mais j’aime bien les gouttes d’eau d’une petite pluie bretonne, ainsi que la bruine, qui chantent sur le ruisseau, ou même un peu plus dru sur la mer sombre. C’est tellement beau en écoutant en même temps la musique naturelle qui les accompagne.
Et toujours "après la pluie, le beau temps..."
et après les larmes, précieuses gouttes d’eau salée, peut-être le rire, mais sûrement et surtout, un sourire échangé.
"Il pleut, il pleut Bergère, rentre tes blancs moutons" chantonnait la petite fille de 3 ou 4 ans que j’étais et qui aimait bien le soleil, certes, mais n’était en rien gênée par la pluie !
"Quelle chance, il pleut ! " clamaient quelques "ados" , dont je faisais partie, en sautant de flaque en flaque dans notre cour de récréation sérieusement abîmée par des bombardements récents et pas encore réparée...
"Il pleut sur le jardin sur le rivage
Et si j’ai de l’eau dans les yeux,
c’est qu’il me pleut sur le visage "
Ici, il ne s’agit plus d’enfants ni d’ados mais d’un poète connu (dont le nom m’échappe malheureusement) qui exprime un grand chagrin, une profonde détresse, avec pudeur et respect . . .
Oui, il y a mille façons de regarder et de recevoir la pluie, mais, en ce moment, ce qui m’atteint le plus, ce sont les images de rues inondées, de voitures noyées, de personnes blessées car elles ont TOUT perdu dans les inondations récentes qui ont envahi leurs rues, leurs maisons, leurs jardins, détruisant TOUT, TOUT . . .
Face à la pluie, comme on se sent impuissant.es !
Il existe une chanson de Brassens, "L’ orage" qui tourne en positif les aléas de la pluie. Je suis né à Brest, je m’appelle David Mi-o-ssec et on fait avec.
J’ai vécu 8 ans dans le sud de la France en 2000 pour voir ma fille.
Je me rappelle les fournaises parfois, mais travailler sous le soleil
Est préférable que sous la pluie.
J’ai même entendu un maçon à Perpignan qui chantait
Quand il pleuvait.
Ici c’est l’inverse, mais la pluie est indispensable à la vie.
La pluie tombe sur les berceaux, passe en orage sur nos vies, elle nous inonde de douches écossaises, de vaches qui pissent en lançant des hallebardes.
Maintenant, dans ce brouillard, un déluge de grêle sévit.
Il pleut dehors.
Il pleut dedans.
Il pleut dans mon esprit.
Je me souviens d’une nuit orageuse en Allemagne de l’ouest, RFA où nous étions sous une grande tente. Une escale sous une pluie d’averses abondantes avec des éclairs et du tonnerre.
Je me souviens de cette pluie diluvienne en Allemagne où nous faisions que passer. Notre destination était l’Autriche. C’était en 1986, avant la chute du mur de Berlin. Je n’ai jamais visité l’Allemagne. Je n’ai fait que passer juste le temps d’une nuit d’été. Je n’aime pas la pluie quand je suis dessous.
Quand j’étais petit, quand il pleuvait, on me disait que c’était la fête à la grenouille. Et on me disait aussi de passer entre les gouttes. Évidemment que je n’y arrivais pas. Je finissais toujours par être trempé. Pas besoin d’aller en Allemagne pour avoir de la pluie, car ici en Bretagne, la pluie ne fait pas défaut.
La pluie ne laisse pas indifférent.
Soit elle nous met en joie, car elle alimentera nos champs et nos jardins
Soit elle nous rassure, en nous berçant grâce au clapotis des gouttes contre la fenêtre, alors qu’on se blottit sous la couette,
Soit elle nous fait pester, car on a oublié son parapluie dans le coffre de la voiture et que le bus est annulé.
Une chose est sûre : Personne ne l’ignore, et tout le monde a un avis sur elle.
La pluie, c’est un peu cette élève au collège, populaire auprès des uns, et haïe des autres.
Tout le monde la croise, et en même temps, personne ne va sciemment à sa rencontre.
Peut-être devrions-nous apprendre à la connaître, à l’accepter,
Parce que bientôt, elle se fera de plus en plus rare et précieuse,
Pour la survie de la planète.
Messages
2 décembre 2024, 09:32, par Jean Luc Roudaut
Bravo à toutes et tous, vos textes sur la pluie sont formidables. Merci d’avoir utilisé une des mes photos comme illustration. Bonne continuation et encore bravo, à bientôt bonne semaine et encore plein de beaux textes à venir 🙏