En mai, fais ce qu’il te plaît

En mai, fais ce qu’il te plait ! Pour cet atelier nous avons pris ce dicton au mot, et chacun·e a écrit en toute liberté...

Les animaux de compagnie
Les chats, les chiens, les canaris
Et même les poissons rouges
Permettent de vaincre l’ennui.

Ces compagnons sont importants
Pour les adultes et les enfants
La présence de ces animaux
Leur apporte de l’affection.

Ces animaux de compagnie
Demandent en retour
Des soins et des sorties
Et évidemment beaucoup d’amour.

Il faut les nourrir
Convenablement
Et pour les chiens, les sortir
Les promener souvent.

Les chiens doivent être tenus en laisse
Et ne pas les laisser errer
Car ils pourraient être ramassés
Par la fourrière et recueillis
Par la Société Protectrice des Animaux.

Si vous ne savez pas vous en occuper
Achetez un animal en peluche
Car ce n’est pas un jouet
L’animal finira au refuge.

Voilà le printemps est arrivé, les bourgeons s’ouvrent, la nature éclate.
Les oiseaux font leurs nids.
Nous sommes heureux de vivre ce moment-là, nous nous promenons dans la forêt immense, nous voyons des biches, des animaux très rares qui sautent de ci, de là.

Joli mois de mai, les jours s’allongent et l’espoir de jours meilleurs.
Le premier mai, plein de promesses avec la vente du muguet ouverte à tous, un moment de liberté, jour chômé, une impression de liesse, de fête, que tout est possible. On a envie d’aller de l’avant, de se dépasser, de bousculer les habitudes, une envie d’escapade, de profiter du temps qui passe, de la nature.
Mais on est vite rattrapé par les contraintes, le quotidien. Rien ne change, on n’est pas libre, tout ne dépend pas de nous.
Peut-on tout envoyer balader ?
On ne vit pas dans une bulle.
Je reste sensible aux changements de saison.
J’ai envie de tout bousculer, de tout changer, de dépoussiérer, d’ouvrir les fenêtres, de m’ouvrir au monde. Une envie d’évasion.

Brest même !

C’est écrit dessus
comme le Port-Salut
Blonds comme les blés
Ils vont par deux.

Bruissement de son emballage
Mou au trempage
Brisé, croqué selon l’âge
Il peut baver sur un corsage
Ou rester sage

Cent pour cent pur beurre
Voici venue ton heure
De t’avaler sans heurts
Merci Ronan pour cette faveur
Tes biscuits sont bretons de cœur.

Qu’advient-il d’un rêve suspendu ?
Se dessèche t-il
Comme un raisin au soleil ?
Ou suinte-t-il comme une plaie
Avant de disparaître ?
Est-ce qu’il pue comme la viande pourrie ?
Ou se couvre-t-il d’une croûte sucrée
Comme un bonbon acidulé ?

Il tombe peut-être comme un fardeau trop lourd.

Ou bien explose-t-il ?

(Langston Hugues)

Ecrire en toute liberté, ce n’est pas forcément si simple. La contrainte rassure, se lancer sans filet, c’est un peu se jeter dans le vide.

Cet obstacle, je le contourne un peu en n’écrivant pas moi-même un texte, mais en recopiant celui d’un poète qui s’appelle Pierre Reverdy. Il s’intitule "Les Saltimbanques". Il est très court, mais il a beaucoup de valeur pour moi. Il me semble porter le poids du monde.

"Au milieu de cet attroupement il y a avec un enfant qui danse un homme qui soulève des poids. Ses bras tatoués de bleu prennent le ciel à témoin de leur force inutile.

L’enfant danse, léger, dans un maillot trop grand ; plus léger que les boules où il se tient en équilibre.

Et quand il tend son escarcelle, personne ne donne. Personne ne donne de peur de la remplir d’un poids trop lourd. Il est si maigre."

J’aime beaucoup ce texte. Il me bouleverse et je l’aime d’autant plus, que je ne sais pas vraiment d’où me vient toute cette émotion.

Alors, je me laisse envahir...

Il y a plein de gens dont je suis fan.
Ou du moins, dont j’étais fan.
Des acteurs, des musiciens, des vidéastes...
Mais malheureusement, ça finit toujours pareil.
Dès que quelqu’un a un semblant de pouvoir, il finit par décevoir.
Certains tiennent des propos abjects,
D’autres agressent voire tuent leurs compagnes.
Se dire qu’on a mis sur un piédestal de telles personnes,
Qu’on les a financées, en regardant leurs films, en écoutant leur musique,
Ça me met en colère envers moi-même.
Alors je préfère penser aux victimes,
Leur dire qu’on les croit et qu’on les soutient.
Que pour elles, "séparer l’homme de l’artiste" ça veut rien dire
Puisque c’est bien avec l’aide du pouvoir et du pognon de l’artiste
Que l’homme a commis des horreurs.

En ce mois de mai, j’ai beaucoup flâné sur les bords de mer. Cette mer, si attirante et changeante. Parfois d’un bleu azur au bord du rivage puis d’un bleu marine vers les profondeurs. En colère, jetant son écume blanche sur les rochers. Grisâtre quand le ciel est plombé, calme, paisible, transparente, faisant entendre son petit clapot les jours de grand beau temps. Tellement attirante qu’on a envie de s’y jeter et pourtant glaciale dès qu’on y trempe un bout de pied. Je l’ai contemplée lors de ces randonnées sur la côte bretonne et comme toujours j’ai été séduite par son caractère sauvage et les couleurs qu’elle sait décliner.
J’ai suivi les traces de Claude Monet et comme lui je dirai " Pour peindre la mer, il faut la voir tous les jours, à toute heure... pour en connaître la vie..."

Une vraie « histoire vraie »
Un jour de décembre, il y a vraiment très longtemps, René, 82 ans, est tombé amoureux de moi, 28 ans, pendant mon séjour à la Ménaudière, la maison de repos où j’ai séjourné un mois lors de cette mauvaise dépression invasive.
Que s’était-il passé ?
J’étais arrivée sur place depuis plusieurs jours. Les résidents mangeaient dans la grande salle à manger par table de 4 et, de ma place, j’ai vite remarqué à l’une de ces tables ce vieil homme profondément triste, absent de lui-même.
Lors de la fête de Noël qui a suivi, il y a eu la danse du tapis. Une femme a fini par mettre le tapis à mes pieds, et je n’ai rien trouvé de mieux que de mettre ce tapis au pied du vieil homme.
Que n’avais-je pas fait ?
A la musique suivante il m’a invitée à danser. Puis, plus tard, à venir manger un gâteau à la pâtisserie du village situé en contrebas de la maison de repos.
Peu de temps après je terminais mon séjour à la Ménaudière et il a voulu mon adresse que je lui ai donnée, pour avoir la paix.
Il s’en est suivi une correspondance très irrégulière de ma part mais il a fini par me demander en mariage.
Dans ma réponse, je ne lui ai pas parlé de différence d’âge, simplement j’ai écrit que ce n’était pas possible, que j’avais beaucoup d’ami.es et je ne sais quoi encore.
Il m’a répondu que j’avais un cœur d’artichaut et il m’a réclamé son cahier de poèmes offert à la maison de repos.
Au début de l’année suivante, alors sans nouvelles de personne, j’ai écrit tous azimuts. Il a répondu à ma carte de vœux par une invitation à aller le voir dans la région parisienne. Il était toujours dans cet espoir sans retour.
Moi j’étais embourbée dans une histoire moche, je n’ai plus écrit, ni reçu d’autre lettre de René que j’ai toujours considéré comme un grand-père jamais connu.
Aujourd’hui je comprends mieux que jamais cette pensée écrite au 17ème siècle par le philosophe et mathématicien Pascal dans son livre Les Pensées : « le cœur a ses raisons que la raison ne connaît pas »... et c’est bien dommage.

Mémé maîtrise les mets mexicains, maîtresse de maisonnée méchante, mégère et médisante, elle mémorise une mésaventure mêlant son mesquin médecin maigrelet. Sur médication elle mélange merlan, mérou méridional et un méli-mélo de mésange, de mélisse mellifère médicinale elle mégote mélancoliquement sur ce mélange méprisant. Mécontente, elle médit, mais sans mélodrame, sur le méfait méconnaissable.
Mécaniquement, désormais, elle méprise la méconnue méthode de ce mécréant.

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