Échanges et partage de proverbes

Chacun.e a écrit sur un papier un proverbe. Puis on a pioché au hasard une des propositions faites par les autres pour écrire ce à quoi elle nous faisait penser.
On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.
On n’a rien sans un minimum d’effort, l’essentiel c’est d’essayer.
Même si tu rates, ce n’est pas grave car c’est comme cela qu’on avance. A force de faire, les œufs ne seront plus cassés !
Mais on peut continuer à casser des œufs pour être plus fort.e.
Qui voyage ajoute à sa vie
Qui voyage s’enrichit de nouvelles cultures, de façons de vivre, découvre plein de nouveaux paysages, fait aussi de belles rencontres et partage ses valeurs avec ceux qui croisent son chemin.
Voyager est bon pour s’ouvrir à de nouvelles expériences !
On n’attache pas les chiens avec des saucisses.
C’est l’histoire d’un couple d’Anglais en quête de quiétude.
Pendant leurs vacances en France, ils décidèrent de goûter aux charmes discrets du pique-nique à la française. Ils s’installèrent dans une clairière baignée de lumière, au bord de la rivière, avec leurs enfants et leur chien Robert, un beau Golden Retriever au pelage soyeux blanc nacré. L’eau était fraîche, les rires des enfants éclaboussaient le ciel et l’espiègle Robert aboyait de joie - tout excité de se jeter à l’eau et de se rouler dans la vase.
"Chérri ! Robert sort du toilettage et la voiture est archi clean !", alarma Bonnie dans un accent britannique en roulant les "R".
"J’ai une idée ! Nous avons acheté deux mètrees de saucisses pour notrre retour de vacances. Et si nous attachions Robert avec nos saucisses à l’arbrre ? Tu verras, ce sera un jeu d’enfant !", répondit Klyde les yeux pétillants d’ingéniosité.
"Faisons ça, darling !", s’enthousiasma Bonnie.
L’excitation redescendit comme un soufflet au fromage, lorsque, en moins de deux minutes, Robert fit disparaître sa corde à saucisses comme par magie - ou plutôt, comme par gourmandise, avant de se jeter à corps perdu dans l’eau vaseuse de la rivière.
Il ressortit tout noir, couleur chocolat, sous le regard pantois et désespéré de Bonnie et Klyde, bras ballants.
"Klyde... les Français disent qu’ "on n’attache pas les chiens avec des saucisses" ...", soupira Bonnie
"... Ils ne sont pas si fous, ces Frrrrrançais, after all ! ", conclut Klyde dans un roulement de "R" triomphal.
Patience est mère de toutes les vertus.
Vertu qui dicte toutes les bienséances.
Bienséance qui justifie tous les perdus.
Perdu qui interroge toutes les consciences.
Conscience qui nous a tous convaincus.
Convaincu d’attendre avec patience.
"Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis"
C’est sûrement vrai . . . mais, mais on entend aussi dire souvent :"Oh, cette personne là, elle change d’avis comme de chemise ! " Changer trop vite et trop facilement d’avis, se laisser influencer, peut, je pense, être dangereux aussi.
Je crois très important , quand on a une décision à prendre, un avis à donner, de prendre le temps de la réflexion, de chercher, avec d’autres peut-être, les raisons POUR, les raisons CONTRE, d’y réfléchir à nouveau, et, une fois le choix fait, ou la décision prise, d’y tenir sincèrement.
Mais . . . peut-être que là-dessus aussi . . . je devrais changer d’avis ? !
Tu n’y arriveras pas.
Est-ce que tout le monde a entendu cela une fois dans sa vie ?
J’ai envie de dire probablement oui, mais j’ai aussi envie d’imaginer que non, sachant les conséquences qu’une telle phrase peut avoir sur une personne.
Le regard de l’autre sur nous peut être encourageant ou destructeur. Si l’autre ne nous croit pas "capable de ...", soit on le prend comme un défi, soit on baisse les bras et on abandonne.
Et qui peut prévoir si on va y arriver ou pas ?
Donc, bannissons cette phrase de nos conversations, de nos expressions !
Quand le chat n’est pas là les souris dansent.
C’est qui le chat ? Celui qui fait fuir les souris et les croque ? Celui qui fait peur aux enfants et auquel il faut obéir ? Celui qui menace et dont il faut se cacher ? Celui qui exploite et opprime ?
C’est qui les souris ? Les petites bestioles qui profitent du sommeil du matou pour démonter le garde-manger ? Les enfants qui respirent et peuvent enfin jouer quand l’ogre s’est endormi ? Tous ceux et toutes celles qui ont appris à se taire, mais veulent se libérer, ne plus avoir peur, et bouger, chanter, crier ensemble ?
Car aujourd’hui les souris veulent danser ! C’est fini ! Le chat Mistigri ne fait plus peur, ce n’est qu’un vieux chat tout gris, tout rabougri.
Aujourd’hui, c’est la révolte des souris !
Vivre d’amour et d’eau fraîche...
Un peu désuet ce dicton, ou peut-être pas...
Des anciens, mais surtout des anciennes, peuvent le dire à une personne jeune et amoureuse perdue dans ses pensées et tête en l’air. Elle n’a plus les pieds sur terre, l’esprit envahi par la pensée de l’aimé.
L’amoureuse semble toujours dans la lune, sans préoccupation matérielle, mais la famille est là, vigilante.
C’est être dans un état d’esprit agréable et se sentir libre, même si ce n’est pas vraiment la liberté car on ne réfléchit plus, on n’est plus dans la réalité, on rêve...
Le risque, c’est que ce ne soit pas partagé et le réveil est alors douloureux, mais le chagrin surmonté permet de sourire encore et toujours à la vie.
Le bonheur est la seule chose qui se double si on partage :
Qu’est-ce que le bonheur ?
Est-ce avoir une belle maison, une belle voiture, avoir de l’argent ?
C’est quoi réussir sa vie ?
Est-ce avoir fait de grandes études, être bien insérer dans la vie ?
Mais c’est aussi, s’étonner, se contenter des petites choses de la vie.
La joie de vivre, ne pas se lamenter sur son sort. Se laisser surprendre et être prête à apprendre des autres, à évoluer.
Ne pas rester figée sur ses idées et sur ses à priori, ne pas rester isolée, aller vers les gens, vers la vie.
Partager le bonheur devrait être communicatif et jouissif et permettre d’avancer d’ensemble.
C’est au pied du mur qu’on voit le maçon
Le gars pour qui on bossait voulait faire de cette bergerie en ruines un théâtre à la mode antique, avec des gradins qui répéteraient en l’amplifiant la courbure d’une scène à peu près ronde, coincée dans un angle de l’édifice. Comme les vaguelettes que ferait une pierre à la surface de l’eau dans laquelle on l’aurait jetée.
Cette histoire avait commencé comme un piège, ça faisait déjà un mois qu’on était coincés là, en haut de cette montagne déserte. Chaque jour on comprenait qu’on allait devoir travailler un peu plus pour mériter notre bol de lentilles.
On a dégagé les ruines, on les a débarrassées des piliers brisés et des blocs aux fonctions oubliées qui les jonchaient. On a fait ça en plein cagnard, au cœur du mois de juillet, dans l’air sec et brûlant de l’été méditerranéen. Un job de bagnard, on chantait notre peine en jouant de la masse et de la brouette. La surface dégagée, on a soufflé une seconde puis on nous a tendu les pelles, les houes et les pioches : l’heure du terrassement venait de sonner. Nos corps changeaient, nos esprits souffraient de la chaleur et de l’épuisement : nous devenions des brutes crasseuses aux mains dures et aux muscles noueux.
Au terme de ce labeur d’esclave, hirsutes et louches, presque menaçants, inquiets comme des bêtes sauvages et fiers comme des chiens de troupeau, on vit arriver celui qui allait transfigurer les lieux. Il allait garnir la terre que nous avions malmenée, que nous avions tassée et ratissée, des magnifiques gradins en béton ciré que le seigneur avait commandés. Malik le maçon, un géant magnifique à la peau d’airain, aux cheveux noirs huilés, aux épaules larges et au ventre rebondi, couvert de bijoux comme un empereur perse. Il a souri derrière ses lunettes d’aviateur, arborant une dent en or, brillante comme le soleil, et nous a lâché, presque en chantant : "Pas mal les gars, on va pouvoir commencer à travailler."
C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière.
Que veut dire ce proverbe ? Peut-être quand nous sommes dans les ténèbres, quand nous avons des idées noires, des idées suicidaires que nous avons alors besoin de croire à la lumière. La lumière est une bouée de secours. Elle apporte une délivrance ; elle permet de retrouver le moral. La lumière, c’est la vie ; la nuit, c’est la mort. On a besoin de croire en quelque chose de positif. Il faut chasser la nuit et pourquoi pas prier devant une petite bougie représentant la lumière de l’espérance. C’est une lumière salvatrice et essentielle. Pourquoi est-elle salvatrice et essentielle ? C’est parce qu’elle est dotée du pouvoir de rallumer toutes les autres bougies. Et toutes les bougies allumées permettent d’éclairer la nuit. Les ténèbres disparaissent petit à petit. Voilà pourquoi il est beau de croire à la lumière.
Qui aime bien châtie bien
C’est un proverbe pour moi très négatif. Il y a d’autres solutions que punir, il faut parler communiquer. Punir sanctionner cela peut aller loin jusqu’à des violences en paroles ou aussi en gestes. Et cela peut rester gravé à vie dans la personne.
Donc si on aime bien quelqu’un et qu’on n’est pas d’accord, la communication est la meilleure solution pour s’entendre. Parler s’expliquer, écouter, doit permettre de résoudre les problèmes de relation. Si on aime bien quelqu’un on a envie que cela se passe bien car on tient à la personne.
Être comme les deux doigts de la main.
C’est à mon avis : être complice, inséparable, cul et chemise...
Mais pas adapté pour un menuisier.
J’ai un proverbe qui me correspond :
Lorsque tu ne sais pas où tu vas
Regarde d’où tu viens.
Tout seul, on n’est pas assez, ensemble on est trop
Comme chante Brassens :
"Quand on est plus de deux, on est une bande de cons !"
Seul, risque de tourner en rond dans sa tête !
A deux, mieux pour échanger mais risque de se prendre sur le nez une tarte à la crème !
A douze, comme à l’atelier Lirecrire de ce jour, c’est drôle :
risque d’entendre de travers et chacun reste sur ses positions en souriant aux autres.
Ni trop, ni pas assez, chacun trouve sa place, tous ensemble !
« Après la pluie, le beau temps. »
Proverbe de circonstance en Bretagne et il est vrai que cela s’applique souvent, voir même très régulièrement dans notre cité du Ponant.
Plus sérieusement, ce dicton invite à garder espoir en l’avenir, à garder l’espérance de jours meilleurs lorsque dans la vie l’on rencontre des difficultés ou des déconvenues.
Malheureusement, comme disait Jacques Chirac : « les emmerdes c’est comme les cons, ça vole toujours en escadrille. » donc prenez votre mal en patience, qui vivra verra et advienne que pourra...
"Un chien méchant ne devient pas gentil mais un chien gentil peut devenir méchant"
Alors, mettons les choses au clair : Tous les chiens sont des bons chiens ! Il n’y a que de mauvais maîtres.
Mais si on cherche un sens moins littéral, ce proverbe m’évoque la haine, notamment la haine de l’autre.
La haine corrompt : quand on est sous son emprise, il est très difficile d’en sortir.
La haine trahit : Elle nous donne une illusion de supériorité, mais finit par nous bouffer de l’intérieur.
Alors pour s’en protéger, gardons un regard bienveillant sur autrui. Il n’y a pas à avoir peur car, comme disait maître Yoda :
"La peur mène à la colère, la colère mène à la haine, la haine mène à la souffrance"
Qui veut aller loin, ménage sa monture
Selon le dictionnaire Robert, la monture est une Bête sur laquelle on monte pour se faire transporter, exemple cheval, âne, mulet, éléphant.
La vie est un voyage, comme l’on dit parfois. Si je me mets dans le contexte de voyage avec la définition d’une monture, cela veut dire qu’il faut se préparer pour aller loin dans ce voyage.
"Se préparer" voudrait dire prendre soin de mettre ce qui pourrait être nécessaire durant ce voyage. Par exemple, brosse à dent, habits, chaussures de randonnée, allumettes, lampe, piles, vivres, cartes d’orientation.
Un voyage, ça se planifie et ça se prépare de jour en jour avec plein de questions.