Je me souviens ...

Je me souviens que pour les premiers écrits, je n’écrivais qu’une seule phrase et maintenant je réfléchis plus et mon article est plus long.
Je me souviens que j’avais peur de proposer un thème, mes peurs se sont vite dissipées.
Je me souviens que toute l’équipe de l’atelier m’a aidée à préparer mon dossier pour ma formation.
je me souviens que quand mes allocations m’ont été retirées on a fait un article sur le site pour faire savoir que cette situation était insupportable.
Je me souviens que nous avons écrit un article "A quoi pense-t-elle ? " à partir d’une photo de l’artiste Ernest Pignon Ernest. Cette proposition avait aussi été faite à des élèves enseignants. Et en comparant nos écrits avec celui des élèves enseignants nous avons trouvé des points communs. Je me suis dit qu’on était aussi capables que des personnes qui font des études d’écrire nos idées.

Je me souviens que je pense souvent, pendant l’atelier d’écriture, que je ne vais pas réussir à écrire un mot, mes idées se bousculent, je me sens incapable, je me sens nulle et pourtant à la fin, je réussis à sortir quelque chose.
Je me souviens du plaisir de découvrir l’imprimante 3D. Cela me paraissait compliqué, mais avec l’aide d’un connaisseur, j’étais très fière d’avoir réussi à créer une boîte à savon.
Je me souviens d’avoir découvert pour la première fois un studio pour enregistrer notre chanson qui accompagnait notre film racontant nos ateliers. Cela a été un moment agréable.
Je me souviens d’une prise de tête pour créer un tutoriel visio et audio, mais aussi de fous rires.

Je me souviens de ma première arrivée à l’Atelier PAPI.
Je me souviens d’avoir été invitée à rejoindre cet atelier par la responsable d’ATD Quart-Monde car j’avais un souci d’ordinateur.
Je me souviens d’avoir obtenu un rendez-vous avec la responsable des ateliers Lirecrire et PAPI qui passait dans la cour de la Maison des Associations juste à cet instant.
Je me souviens surtout que le problème lié à l’ordinateur a été résolu.
Je me souviens que depuis ce jour, je viens régulièrement à l’atelier PAPI et aussi à l’atelier Lirecrire où je suis en train d’écrire aujourd’hui.
Je me souviens d’avoir découvert le logiciel CANVA et la possibilité d’écrire des flyers ou tracts, agrémentés d’images ou de photos.
Je me souviens qu’aujourd’hui j’écris un flyer d’anniversaire à ma famille et à mes amies.
Je me souviens de notre arrivée au local d’INFINI qui est un grand espace de travail.
Je me souviens de l’accueil de J. responsable d’INFINI,
Je me souviens de la grande convivialité de la bienveillance et de l’esprit bon enfant qui règnent dans nos deux Ateliers.

Je me souviens lors d’un atelier d’avoir appris à utiliser un logiciel de son, Audacity avec la référente du PAPI pour un article "2023". Nous avions enregistré les participants de l’atelier, grâce à un enregistreur et mis sur une clef USB les enregistrements de chaque personne. Puis elle m’a montré comment le logiciel fonctionnait, comment coller bout à bout chaque morceau puis ajouter une musique. N’ayant pas le temps de finir le montage à l’atelier, j’ai décidé de le finir chez moi. J’ai envoyé le montage fini aux participants et tout le monde était content de mon travail, la responsable était impressionnée que je le finisse seule. A ce moment la j’étais fière de mon travail, d’avoir réussi et de voir que cela faisait plaisir aux autres. C’est cela que j’aime aux ateliers, on nous permet d’apprendre de nouvelles choses mais sans nous forcer et on nous laisse aller à notre rythme, c’est nous qui décidons.
Je me souviens également des moments de partage autour d’un gâteau à la courgette et d’avoir toujours un café qui nous attend.
Je me souviens de la joie d’aller, il y a toujours beaucoup de respect et de bonne entente, c’est un endroit où on se sent bien.
Je me souviens écrire sur des sujets sensibles comme la guerre ou les présidentielles, me dire que ce n’était pas pour moi, que je n’arriverais pas à écrire sur cela, mais pourtant je l’ai fait. Grâce au groupe on ose.
Je me souviens du bonheur de voir l’article fini et en ligne.

Je me souviens qu’au début de l’atelier "Lirecrire" nous avons un peu tâtonné pour trouver notre mode de fonctionnement. Mais nous y sommes bientôt arrivés, à la satisfaction de tous, animateurs et participants.
Je me souviens de mon embarras quand il m’a fallu lire tout haut mon texte à peine rédigé. Mais j’avais bien tort, car ce sont surtout des encouragements et des conseils, des suggestions, que nous recevons du groupe et de son animatrice/animateur !
Je me souviens que nous avons parfois du mal à trouver un sujet sur lequel toutes/tous souhaitent s’exprimer. Mais, durant toutes ces années, je crois qu’il n’y a eu qu’une fois ou deux où le thème m’ait laissée muette. Et le partage qui précède la rédaction de chacun.e aide beaucoup à approfondir la réflexion.

Je me souviens que la 1ère chose qu’on te dit quand tu arrives à l’atelier c’est : "Tu veux un café ?", parce qu’avant de partager des mots, il faut partager du temps.
Je me souviens du silence respectueux et bienveillant qui règne lorsqu’on lit à voix haute le texte qu’on vient d’écrire.
Je me souviens quand S. m’a expliqué comment on créait un visuel avec des images libres de droit.
Je me souviens de mon émotion quand M.C. a lu son texte sur la souffrance au travail. J’ai pensé qu’en l’écrivant, qu’en le publiant, c’était comme si elle avait terrassé ses harceleurs.
Je me souviens que A. pense toujours qu’elle n’a pas fini, que c’est n’importe quoi, qu’on ne va rien comprendre, que c’est nul, qu’elle a plein de petits bouts... et que de cela finit toujours par sortir un texte super riche.
Je me souviens quand N. s’est demandé qui ça pouvait bien intéresser qu’elle ait arrêté de fumer et qu’on lui a dit "Ben...nous !".
Je me souviens qu’à chaque fois que quelqu’un dit "Est-ce qu’on peut ?", tout le monde répond "Ici on peut tout !".
Je me souviens quand A. a dit "A plusieurs, on trouve toujours plein de trucs.".

Je me souviens des bons moments que nous avons passés ensemble, des moments conviviaux au PAPI.
Je me souviens que lorsque j’ ai des documents à remplir, les amis du PAPI sont toujours là pour m’aider.
Je me souviens que depuis le début c’est un groupe chaleureux, on nous offre un café, des gâteaux.
Je me souviens que quand j’ai un problème pour travailler sur l’ordinateur les amis du PAPI se précipitent pour m’aider.
Je me souviens que nous pouvons toujours faire des photocopies quand nous avons besoin, c’est formidable car maintenant je me débrouille toute seule.
Je me souviens que cette ambiance est toujours géniale, je mets aussi de l’ambiance et ça me plaît.
Je me souviens qu’on peut aussi se contacter à distance en visio, ça permet de rester en contact quand on ne peut pas se déplacer.
Les responsables M. et P. sont formidables.

Je me souviens, en démarrant les ateliers, on écrivait sur des feuilles coupées en 2 pour ne pas se retrouver devant une grande feuille blanche qui pouvait bloquer l’écrit. Et maintenant on voit plusieurs participantes utiliser plusieurs feuilles.
Je me souviens de l’atmosphère toujours studieuse qui s’installe quand on a terminé d’échanger sur le thème proposé et que chaque personne commence à écrire.
Je me souviens de l’éclatement de la joie de N. qui a réussi pour la première fois à se connecter seule à son compte pour relever ses courriels.
Je me souviens du jour où nous avons fait des interviews pour le film sur les ateliers, tous et toutes les participant.es avaient soigné leur apparence physique car c’était important de montrer une belle image de nos ateliers.
Je me souviens quand G. à son arrivée alignait quelques mots sur sa feuille, et puis au fil des ateliers il osait de plus en plus et se lançait à écrire des phrases qui même parfois bancales avaient une réelle force.
Je me souviens de l’atelier où on avait proposé d’écrire à partir d’un sujet de philo du bac. Au départ cela a été la surprise ..., nous avons un peu discuté, puis écrit et lors de la lecture des écrits à voix haute on sentait la fierté de l’avoir fait.
Je me souviens de M. qui est arrivée en demandant de l’aide pour créer une carte en ligne, une participante lui a répondu, je l’ai fait la semaine dernière, on peut la faire ensemble. ici tout ce qu’on apprend se partage.
Je me souviens que N., le casque sur les oreilles, s’est mise à danser car elle avait recherché une musique qu’elle aimait.
Je me souviens que pendant le confinement grâce à nos écrits pour le "Journal des confiné.es" nous avons gardé le contact entre nous et cela nous a aidé à mieux supporter l’isolement.
Je me souviens de la demande des participants et des participantes de connaître en avance le thème sur lequel on allait écrire pour y penser à la maison avant l’atelier.

Je me souviens des yeux qui s’embuent jusqu’aux larmes à l’écoute d’écrits qui évoquent les souffrances dans l’enfance et notamment les chagrins d’école.
Je me souviens du Journal des confiné.es que nous avons fait vivre pendant 9 semaines à distance pendant le Covid.
Je me souviens de F. un exilé africain, qui repartait de l’atelier tout sourire en disant "Je suis vraiment content !"
Je ne me souviens pas de tous les sujets traités, il y en a des milliers...
Je me souviens de nos talents pour créer une illustration à chaque séance, pour chaque sujet.
Je me souviens de S. qui a proposé d’écrire sur Mer, Mère et Maire.
Je me souviens de retrouver F. en Visio, elle avait du partir à Quimper, et elle nous manque tant.